Dans un pays où le premier soucis de l’Etat est de garantir la sécurité alimentaire de près de 1,4 milliard d’habitants, le gouvernement chinois a fait de nombreux efforts pour parvenir à l’autosuffisance en céréales. Cependant, cette situation pourrait se dégrader dans les années à venir et la Chine pourrait davantage revenir aux achats sur le marché mondial.
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La Chine est le plus grand pays producteur de céréales au monde avec un volume estimé à près de 550 Mt. Après une évolution constante du volume, notamment grâce à une politique agricole forte, la production céréalière commence à régresser sur ces dernières campagnes.
Le maïs est la principale céréale produite en Chine, majoritairement dans le nord et le centre du pays (carte 1). Cette culture couvre 36 millions d’hectares (soit 24 fois la surface française !), pour une production estimée autour de 220 Mt, ce qui en fait le deuxième producteur mondial, derrière les Etats-Unis. Vient ensuite le riz, plutôt produit dans le Sud avec 200 Mt, puis le blé tendre avec 120 Mt, ce qui en fait le 1er producteur mondial, pour une surface de 24 millions d’hectares. Pour cette dernière production, le rendement est donc en moyenne de 50 q/ha.
Figure 1 : évolution de la production de céréales en Chine (Mt)
Source : USDA, novembre 2018
Carte 1 : les zones de production céréalières en Chine
Source : France Export Céréales, novembre 2018
Le pays fait face à un défi majeur, à savoir nourrir 20 % de la population mondiale avec moins de 10 % de la surface labourable mondiale. Jusqu’ici, la quantité en céréales (maïs, blé et riz) était au rendez-vous, mais la qualité est toujours restée un problème. C’est pourquoi, malgré des bilans jusque récemment encore excédentaires et des stocks considérables, la Chine importe chaque année entre 2 et 4 Mt de blé tendre, ou encore 1,5 à 4 Mt de maïs.
Sur les campagnes à venir, la Chine pourrait augmenter ses volumes d’importation du fait de surfaces arables en diminution, en partie due à une urbanisation galopante et un manque d’eau de plus en plus préoccupant. Pour la première fois depuis 15 ans, la surface de céréales semée en 2018 a diminué selon l’USDA.
Dans son dernier plan agricole (2016-2020), le gouvernement chinois a d’ailleurs assumé un recours plus important aux marchés mondiaux. Les besoins en céréales secondaires, destinées à l’alimentation animale, comme l’orge ou le sorgho, pourraient être d’autant plus importants qu’il y a de moins en moins de terres disponibles pour les produire. Et à l’échelle chinoise, une très faible variation du taux d’autosuffisance peut représenter une proportion très importante des échanges mondiaux et peser sur les marchés.