En 2032, la planète nourrira 700 millions d’humains en plus selon l’OCDE

Dans dix ans, la production agricole aura augmenté de 13,5 %, selon l’OCDE. Les émissions de GES de l’agriculture seront alors supérieures de 7,5 % à leur niveau de 2020-2021 alors que 234 Mt de tonnes de grains et tubercules seront encore gaspillées chaque année.

Au cours des dix prochaines années, les gains de productivité et de rendement obtenus rendront tout au plus l’agriculture moins intensive en carbone.

Pour nourrir 8,6 milliards d’Hommes dans 10 ans, la production agricole aura crû de 13,5 %, selon l’OCDE (1). Comme l’agriculture générera alors 7,5 % gaz à effet de serre de plus qu’actuellement, elle sera donc un peu moins concentrée en carbone, mais pas beaucoup plus vertueuse.

« La production animale sera à elle-seule, à l’origine de 80 % de cette augmentation », souligne l’OCDE.

Mais la priorité de l’agriculture est de mieux nourrir les Hommes qu’actuellement!

Au cours des dix prochaines années, la production végétale croitra légèrement plus vite (1,2 % par an) que la production animale (1,1 % par an) comme ce fut le cas au cours de la précédente décennie.

Selon l’OCDE, 855 millions de tonnes (Mt) de blé dans le monde (+ 82 Mt) en 2032 dont 213 Mt seraient dédiées à l’export. Dans le même temps, 1 355 Mt de maïs seront récoltées (+ 165 Mt) dont 206 Mt seront exportées.

Au cours de la prochaine décennie, les échanges commerciaux de ces céréales croîtraient deux fois moins vite qu’actuellement car la plupart des pays importateurs auront les moyens de renforcer leur souveraineté alimentaire en produisant plus de grains.

En Asie et en Afrique, les pays producteurs de riz engrangeraient 576 Mt de grains d’ici 2032 (+ 55 Mt) dont 64 Mt seront exportées (+ 12 Mt). La céréale sera davantage commercialisée.

Plus de légumineuses seront aussi produites d’ici 2032. La disponibilité en protéines (88,4 grammes par habitant ; + 0,5 gr en 10 ans) sera en théorie suffisante pour équilibrer la ration alimentaire. En dix ans, elle aura progressé de plusieurs grammes par habitant dans les pays à revenu faible d’ici. Pour autant, elle restera 2,5 fois inférieure à celle des pays à revenu élevés. Et surtout elle restera très majoritairement d’origine végétale.

Mais les Hommes consomment toujours de la viande et des produits laitiers dès qu’ils en ont les moyens et la possibilité. Et d’ici 2032, ils ne semblent pas prêts à vouloir changer leurs habitudes.
« Dans l’ensemble, la demande moyenne mondiale de viande devrait augmenter de 2.5 % par an au cours de la période de projection pour atteindre 29,5 kg par an d’ici à 2032 », rapporte l’OCDE. Cette demande augmenterait ainsi de 0,7 kg par habitant et par an en équivalent poids de viande désossée.
C’est en Chine et dans les pays à revenus intermédiaires que la consommation de viande augmentera le plus.

Dans dix ans, plus de viande de bœuf (+9 % en dix ans), de viande ovine (+15 %), de volailles (+14 %) et de porc (+10 %) seront produites qu’actuellement.

Mais les pays en développement portent l’essentiel de ces hausses de production.

Sur le 6,6 Mt éq carcasse de viande bovine produite en plus dans le monde d’ici 2032, 5,7 Mt le seraient dans les pays en développement. Ce sont donc ces derniers qui dynamiseront les échanges commerciaux. Ils progresseraient de 2,3Mt éc contre 700 000 téc pour les pays riches.  Dans ces conditions, les échanges commerciaux de viande et de produits laitiers progresseraient modérément. 

Pour la viande ovine, l’écart est plus important. L’augmentation de 2,4 Mt éc en 10 ans des exportations serait portée à plus de 90 % par les pays en développement.

Parmi les filières animales, c’est la production mondiale de lait qui progresserait le plus (+ 17 % d’ici 2032). Elle dépasserait le milliard de tonnes en 2030 grâce à des gains de productivité dans l’Union européenne, à un accroissement des cheptels en Inde et au Pakistan et la combinaison de ces deux facteurs en Chine.

Mais comme pour les viandes, la croissance de la production (151 Mt) serait portée par les pays en développement (+ 126 Mt).

Au cours des dix prochaines années, les pays riches embarqués dans la réduction des émissions à effet de serre en restreignant leurs capacités de production s’effaceront sur certains marchés agricoles.
En production porcine, 129 000 téc seront produites en 2032 selon l’OCDE, soit 12,5 Mt de plus qu’en 2020-2022 mais l’Union européenne en produira 1,5 Mt. L’Amérique du nord compensera ce repli. La croissance de la production mondiale de porcs sera asiatique :12,3 Mt éc en plus seront produites d’ici dix ans. 

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Des gaspillages alimentaires de 931 Mt supérieurs à la production mondiale de blé

Selon l’OCDE, 931 Mt par an de produits alimentaires bruts ou transformés sont gaspillés dans le monde chaque année. En volume, ces gaspillages équivalent à 1,2 fois la production mondiale actuelle de blé! En euros, ces pertes sont évaluées à 390 milliards dollars.

Ces pertes sont générées tout au long de la chaine alimentaire, du champ à l’assiette. Mais 61 % de ces pertes sont le fait des ménages !

Au niveau de la distribution, 234 Mt de denrées seraient encore perdues en 2032 à plus de 90 % de fruits, de légumes, de blé et de riz.

(1) Dans son dernier rapport de 390 pages « PERSPECTIVES AGRICOLES DE L’OCDE ET DE LA FAO 2023-2032», l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) dresse un panorama d’une agriculture mondiale, à l’horizon de 2032.

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