Champ de blé en Chine
Le moteur de la contraction de 8 Mt des échanges mondiaux de grains, estimés à 415 Mt, est chinois. Le premier pays importateur au monde de céréales en achètera 47 Mt au cours de la campagne, soit 13 Mt de moins qu’en 2020-2021.
L’autosuffisance alimentaire de la Chine est devenue un vœu pieux. Au cours de la campagne 2021-2022, l’empire du milieu s’apprête à produire 416 millions de tonnes (Mt) de céréales et à en consommer 472 Mt.
Plus les années passent, plus l’empire du milieu est dépendant des marchés mondiaux de céréales pour couvrir les besoins alimentaires des Chinois et pour nourrir leurs élevages.
A l’échelle mondiale, 12 % des grains échangés dans le monde sont expédiés en Chine.
Au cours de la campagne 2021-2022, elle en importera 47 Mt, soit près de 10 % de la quantité de grains consommés dans le pays.
Il s’agit d’une première prévision, appelée à être révisée dans les prochains mois comme ce fut le cas l’année passée. Ses importations avaient alors atteint 60 Mt.
En attendant, le moteur de la contraction de 8 Mt des échanges mondiaux de grains (415 Mt) est chinois.
L’empire du milieu a débuté la nouvelle campagne avec des stocks de report estimés à 312 Mt.
Ces stocks constituent une arme commerciale redoutable. Si la Chine se lançait dans une politique de réduction de ses stocks, elle aurait les moyens de faire effondrer les cours des marchés agricoles. Des dizaines de millions de tonnes de grains ne seraient en effet plus échangées.
Sur les 416 Mt de grains produites (hors riz), l’empire du milieu récoltera 136 Mt de blé, 273 Mt de maïs et près de 5 Mt de sorgho.
Sur les 47 Mt de grains importées, l’empire du milieu achèterait 11 Mt d’orges (un tiers des importations mondiales de la céréale), 16,5 Mt de maïs et 9,6 Mt de blé.
A l’export, la Chine est insignifiante.
Par Frédéric Hénin
