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Désherber les vulpins dès l’automne devient incontournable

La lutte contre les vulpins en sortie d’hiver devient de plus en plus aléatoire. De plus en plus de situations semblent nécessiter une stratégie solide dès l’automne. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à désherber dès la prélevée, à travailler en programme et à utiliser le maximum de leviers agronomiques. L’objectif est d’atteindre 100 % d’efficacité afin de préserver le patrimoine de la parcelle.

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Même peu nombreux à l’automne, les vulpins sont nuisibles.

Comme toutes les mauvaises herbes, le vulpin est nuisible aussi bien dans la culture en place qu’au long cours lorsqu’il est mal contrôlé.

Pas besoin de beaucoup de vulpins / m² pour perdre des quintaux d’autant plus lorsqu’ils lèvent tôt en même temps que le blé. Dans l’essai « stratégies » réalisé en Plaine de Dijon l’an dernier (figure 1), la présence de 15 vulpins / m² entraîne une perte de rendement de 6 q/ha. Cette nuisibilité directe est levée dès l’application de post levée d’automne et de plus la parcelle est propre. Attendre la sortie hiver n’est pas significativement différent sur le rendement (1 q/ha de moins) mais, en revanche, l’efficacité n’est pas parfaite et le réensemencement en vulpins de la parcelle est assuré.

Figure 1 : Stratégie de désherbage de vulpin dans du blé – Binges (Côte-d’Or) – semis du 9/10/2017 – 15 vulpins/m2



 

 

 

Des programmes de désherbage efficaces dès l’automne

Alliant une réduction précoce de la concurrence exercée par les adventices à une alternance des modes d’action, les passages d’automne permettent de conserver des quintaux.

Sous réserve d’avoir été réalisée dans de bonnes conditions, ce traitement devrait être suffisant. En revanche, sur de fortes infestations, la probabilité d’un rattrapage en sortie d’hiver reste élevée.

Figure 2 : Programmes de désherbage possibles – Liste non exhaustive


Dans les situations rendues plus difficiles par la présence de fortes infestations de vulpins résistants aux herbicides de la famille des DEN et/ou ALS, le tout automne s’impose … tout comme l’agronomie en amont.

Figure 3 : Programmes de désherbage possibles – Liste non exhaustive

 

Réduire les risques de phytotoxicité dès l’automne

➢ Utiliser le chlortoluron uniquement sur variétés tolérantes.

➢ Substances actives à sélectivité de position (pendiméthaline, flufénacet, prosulfocarbe) : Les causes de phytotoxicités observées sont dues essentiellement à des semis en mauvaises conditions avec des grains en surface, ainsi qu’à des situations où de fortes pluies ont eu lieu après l’application du produit ou encore sur des sols légers, sableux ou battants qui favorisent la mise en contact rapide entre l’herbicide et les graines. On peut prévenir ces phénomènes en soignant le lit de semences (semis fin, régulier et bien enterré), en évitant de traiter avant de fortes pluies et en ajustant les doses appliquées sur des sols très filtrants.

➢ Substances actives d’automne à sélectivité par détoxification (chlortoluron, prosulfocarbe, flufénacet) : Les causes de phytotoxicités observées sont principalement dues aux conditions climatiques. En effet, les cultures en mauvais état végétatif (mauvaise implantation, températures basses…) détoxifieront mal la substance active et seront moins tolérantes. On veillera donc aux conditions climatiques après traitement (pluies, fortes amplitudes thermiques, et températures négatives inférieures à -3°C seront à éviter), ainsi qu’à la qualité du lit de semences (profondeur de semis notamment et la nature du sol).
 

Luc Pelce (Arvalis – Institut du végétal)

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