Si l’année 2017 a vu une amélioration de la conjoncture laitière au regard de 2016, le revenu des éleveurs n’a pas encore retrouvé son niveau des années 2011-2015.
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L’année 2016 s’est achevée en laissant les exploitations avec de faibles stocks fourragers et de piètre qualité. A l’exception de l’Est, où la sécheresse s’est rapidement installée, le printemps 2017 a permis une bonne production fourragère dans l’ensemble des bassins de production suite à un hiver doux.
Des réserves hydriques très insuffisantes et un été sec dans la majorité des régions ont ensuite débouché sur une pousse de l’herbe bien moindre que la moyenne des 20 dernières années entre juin et septembre, à l’exception du Limousin.
Un début d’automne doux et humide a permis de rattraper ce retard dans la plupart des régions, même si certaines sont restées déficitaires sur cette campagne 2017 (quart Nord-Est et Pays de la Loire).
A l’exception de l’Est, les rendements du maïs fourrage ont retrouvé voire dépassé leur moyenne historique en 2017.
Après deux années consécutives de baisse du prix du lait (2015 et 2016), la collecte laitière française a continué de se contracter en début d’année 2017 et ce jusqu’au mois de juillet. En cause, tout d’abord, des stocks fourragers bas et de mauvaise qualité à la sortie de l’année 2016, et des trésoreries dégradées limitant l’achat d’aliments. Ensuite, la décapitalisation du cheptel laitier entamée en 2015 s’est poursuivie jusqu’en milieu d’année. Face à ce repli de la collecte, la hausse du prix du lait entamée au second semestre 2016 s’est poursuivie en 2017. Tirée par l’explosion du prix du beurre, cette hausse est restée néanmoins limitée car le prix de la poudre de lait écrémé, principal produit industriel laitier français, est resté très bas. Cette augmentation du prix du lait a tout de même permis de redynamiser la collecte laitière à partir du second semestre et donc de stabiliser la collecte 2017 au niveau de 2016.
Bien qu’au global sur l’année, ils soient en recul par rapport à 2016, les abattages de vaches laitières sont restés très dynamiques tout au long de l’année, maintenant le cours des réformes laitières sur des niveaux bas. Le cours des jeunes bovins s’est par contre envolé au 2e semestre, conséquence notamment d’une forte baisse de l’offre. Le retour à la normale des rendements des cultures de vente, malgré un contexte de marché toujours défavorable, a contribué à la hausse du produit des systèmes avec cultures. La revalorisation de l’ICHN a quant à elle profité aux systèmes de montagne, quand la poursuite de la convergence a plutôt désavantagé la majorité des autres systèmes.
Figure 1 : évolution du revenu disponible(1) d’un éleveur de bovins Lait, calculé par simulation sur la base de 7 fermes-types
(1) Le revenu disponible est ce qu’il reste à l’agriculteur pour rémunérer sa main-d’œuvre familiale, payer ses impôts, et autofinancer ses investissements.
Source : Fermothèque polyculture-élevage Arvalis
Ces simulations ont été réalisées avec le logiciel Simulbox, développé par Avalis et l’Idele, qui permet de modéliser tous changements, conjoncturels ou structurels, d’un système de production et d’en mesurer les impacts technico-économiques.