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Des moissons en demi-teinte

Les rendements sont certes en baisse, mais pas autant que les conditions climatiques le laissaient craindre. En plus, la qualité est généralement au rendez-vous.



 

 
Un début d’année puis un été sec, des températures élevées ont laissé craindre le pire sur le niveau des récoltes. Si les rendements sont plutôt hétérogènes, la moisson 2022 est de qualité. Les céréales et le colza ont bénéficié de bonnes conditions d’implantation. Le temps chaud et sec a pénalisé le potentiel de rendement, mais limité la pression parasitaire. Cela a été plus compliqué pour les cultures de printemps.

 
La récolte de céréales à paille est en repli de 4% par rapport à la moyenne des dix dernières années, du fait d’une baisse des rendements et d’une diminution des surfaces. La récolte de blé s’établirait à 34 millions de tonnes, avec un rendement moyen de 72.7 q/ha. En blé dur, les surfaces sont en baisse de 13% avec une récolte de 1,4 million de tonnes. En dépit des conditions climatiques extrêmes, les qualités technologiques du blé tendre et du blé dur permettront de répondre aux besoins des différents utilisateurs. Selon les résultats de l’enquête menée par FranceAgriMer et Arvalis, 59% du blé tendre 2022 est de qualité supérieure ou premium. À l’échelle nationale, la teneur moyenne en protéines est de 11,4%. La qualité boulangère n’en est pas affectée. Le peu de pluie à la récolte a permis une absence de germination des grains et un très bon temps de chute de Hagberg. En dépit de fortes chaleurs au moment du remplissage, les poids spécifiques sont bons, à 78,3 kg/hl. Pour le blé dur, la teneur moyenne en protéines s’établit à 14%. Les poids spécifiques sont bons, 94% des blés durs sont à plus de 76 kg/hl. Les grains germés, mouchetés et fusariés étaient très peu nombreux, seulement 0,7%.

 
La récolte d’orge d’hiver s’établit à 8,4 millions de tonnes, soit une hausse de 2% par rapport à la moyenne quinquennale. Le rendement moyen est de 61,6 qx, soit une baisse de 7% par rapport à 2021. Les teneurs en protéines répondent aux besoins des malteurs. Les orges de printemps ont des rendements en baisse, car elles ont particulièrement souffert des conditions sèches de mai et juin. La production s’élèverait à moins de 3 millions de tonnes, soit 16% de moins que la moyenne quinquennale. 

 
Les rendements sont plutôt bons en colza, avec une teneur en huile élevée, 44,5%. La production est de 4,3 millions de tonnes, avec un rendement national de 36q/ha.

 
Le tournesol a vu une forte hausse (+22,5%) de ses surfaces. Mais la récolte est en baisse de 2,9% par rapport à 2021 avec 1,9 million de tonnes, car le potentiel de production a été altéré par la sécheresse. À 21,7 q/ha, le rendement est en baisse de 5,7 quintaux par rapport à 2021.

 
Pour les protéagineux, la situation est contrastée selon les régions. La récolte de pois devrait s’établir autour de 430 000 tonnes, avec une teneur en protéines correcte, entre 22 et 23%.

 
Dans son estimation de septembre, Agreste, le service de statistiques du ministère de l’Agriculture, annonce une récolte de maïs grain autour des 11,6 millions de tonnes, ce qui pourrait être la plus faible récolte depuis 1990. Particulièrement pénalisé par les pics de chaleur et le manque d’eau, le rendement est estimé à 84,4 qx, contre 104 l’an dernier. En sec le rendement serait de 73 qx, et 108 en irrigué.
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