Au bilan, le passif moyen d’une exploitation de 495 000 € en 2021 était composé de 291 000 € de capitaux propres. Leurs montants ont progressé de 23 000 € par rapport à 2020 alors que l’endettement des exploitations était resté globalement stable.
En publiant les comptes de l’agriculture, l’Insee a passé au crible la situation financière des exploitations agricoles. L’analyse porte sur l’année 2021, compte tenu des délais nécessaires pour traiter les données comptables collectées par l’Institut.
« Depuis 2018, les investissements agricoles repartent à la hausse, interrompant une période de décroissance amorcée en 2012, explique l’Institut. Avec une moyenne de 32 640 €, le total des investissements de 2021 permet ainsi de s’approcher du niveau record de 2012 » lorsque les prix des céréales avaient alors atteint des sommets durant deux années consécutives.
L’an passé, les agriculteurs ont investi 40 270 € en matériels et outillages (59,4 % des investissements, + 6,1 % sur un an) et, dans des bâtiments (32,0 %).
Les deux secteurs qui ont le plus augmenté leur niveau moyen d’investissement sont le maraîchage-horticulture et la céréaliculture, respectivement +46,6 % et +36,3 % par rapport à 2020.
En valeur, les producteurs de porcs affichent le plus haut niveau d’investissement (59 570 €), devant les élevages laitiers de bovins (47 260 €) et surtout les producteurs de bovins viande (20 710 €).
La hausse des investissements n’aurait pas été envisageable si les exploitants agricoles n’avaient pas assaini leurs finances.
En 2021, le taux d’endettement (41,3 %) a diminué de 1,6 point par rapport à 2020. L’augmentation du revenu disponible réduit le poids de la dette. Les échéances de prêt représentent 35,7 % de l’EBE, soit 7,7 points de moins en un an.
A l’actif, le bilan est composé d’immobilisations à hauteur de 56,9 %. Dans les exploitations d’élevages bovins, le niveau des immobilisations relativement élevé (70,2 % en bovins lait et 68,3 % en bovins viande) s’explique par la prise en compte des animaux reproducteurs en plus des bâtiments et matériels nécessaires à ce type d’activité.
En moyenne et toutes formes juridiques confondues, les terres représentent 9,2 % du total de l’actif des exploitations agricoles de 2021, soit 16,2 % des immobilisations totales contre 36,1 % en 1990.
En fait, la composition des bilans diffère selon le statut juridique des exploitations. Les sociétés détiennent moins de fonciers. Au passif, les capitaux propres représentent 66,7 % du total du bilan et les dettes 22,7% Alors que les sociétés sont davantage endettées (+ 7 points).
Par Frédéric Hénin
