subevntions 2023

Comptes de l’agriculture 2023 – Sans aides, des revenus agricoles inférieurs à 1 000 € par mois

A l’echelle des exploitations, les aides Pac équivalent à 78 % de leur revenu moyen. Mais la part des subventions dans le revenu des exploitations agricoles varie fortement d’une filière à l’autre en fonction notamment de la conjoncture économique. En 2023, elle équivaut à 3,5 fois le revenu des céréaliers et à 18% de celui des éleveurs de porcs.

La Commission des comptes de l’agriculture a publié rendu public les résultats économiques des exploitations agricoles de 2023 et les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture en 2024. A l’échelle de la ferme France, 8,5 milliards d’euros (Mds d’€à) d’aides Pac ont été versées l’an passé aux  agriculteurs.

A l’échelle de l’exploitation, l’ensemble des aides s’élèvait en moyenne à 38 788 € en 2023. Or le résultat courant était de 49 443 €. Aussi, les aides Pac représentaient 78,5 % du revenu. Sans les aides calamités et le dispositif « grippe aviaire », la proportion est de 67,8 %.

Hors aides publiques, le revenu agricole moyen des exploitations agricoles serait inférieur à 1 000 € par mois, avant prélèvements sociaux.

Quoi qu’il en soit, la pérennité des exploitations agricoles dépend fortement des aides Pac puisque les prix auxquels les agriculteurs commercialisent leurs produits ne leur permettent pas de dégager un revenu conséquent.

A l’échelle des filières, cette dépendance aux aides Pac est très variable.

revenus 2023

Avec un résultat courant de 147 000 €, les producteurs de porcs doivent cette performance à leur élevage. Il leur a généré un résultat économique de 121 000 €. Les subventions Pac, de 26 220 € par exploitation n’équivalent qu’à 17,76 % du résultat total.

L’effondrement des marchés des céréales et l’effet ciseau prix-charges dont ont été victimes les scopeurs, les ont conduits à utiliser la majeure partie des aides reçues pour payer leurs charges. Alors que le revenu n’excède par 14 000 € par exploitation, les aides Pac reçues étaient 3,5 fois plus élevées (35 720 €/exploitation)

A contrario, les céréaliers planteurs de betteraves et de pommes de terre ont pleinement profité de la conjoncture porteuse de ces filières. Aussi, les subventions perçues, d’un montant équivalent (35 600 €/exploitation) ont soutenu le résultat de leur exploitation. 42 % de leur revenu (84 300 €) sont des aides Pac.  

En production ovine et bovine, les systèmes sont structurellement dépendants de l’argent public.

Les éleveurs de bovins viande et d’ovins viande ne parviennent jamais à vendre les animaux à un prix couvrant leurs charges. Aussi les aides Pac représentent près de deux fois leurs revenus.

En production ovine par exemple, les producteurs perçoivent près de 50 000 € de subventions mais seule la moitié de leur montant constitue leur revenu.

Ces dernières années, la conjoncture du marché des produits laitiers a aidé les éleveurs de bovins lait à s’affranchir des aides Pac. Leur revenu de 66 000 € par exploitation était encore composé aux deux tiers de subventions.

A contrario, les revenus des éleveurs de volailles sont très liés à la conjoncture de la filière à laquelle ces derniers sont rattachés. Cependant, un tiers de leur revenu reposait en 2023 sur des aides publiques en raison du dispositif « grippe aviaire » et des indemnisations perçues à cet effet.

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