parcel application

Combien d’agriculteurs faut-il pour nourrir la population de votre village ?

L’outil de simulation Parcel évalue la superficie nécessaire pour nourrir un groupe de personnes, les emplois agricoles induits et les impacts écologiques des activités agricoles en jeu. Ce simulateur est avant tout un outil de discussion et de réflexion sur le modèle d’agriculture à bâtir pour les années à venir.

Pour nourrir la population de n’importe quelle collectivité, il faut produire à la fois des fruits, des légumes, des céréales et de la viande.

En Dordogne, le village de Tourtoirac comprend 649 habitants. Et selon le site Parcel-app.org (pour une alimentation résiliente citoyenne et locale), 240 hectares doivent être mobilisés pour nourrir ces administrés : 210 consacrés à l’élevage, 27 à la production de céréales et 3 pour cultiver des fruits et légumes. Et toujours selon le site Parcel, ces 240 hectares requièrent, pour les mettre en valeur, l‘équivalent de 8 agriculteurs-éleveurs, un maraîcher et un producteur de fruits.

Parcel est un outil de discussion et de réflexion sur le modèle d’agriculture à bâtir pour les années à venir en organisant une filière locale d’approvisionnement. Dit autrement, le site donne des horizons et fixe des jalons vers des objectifs à atteindre.

L’application Parcel calcule tout

Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour prendre en compte une évolution potentielle du régime alimentaire des habitants de Tourtoirac.

Si ces derniers décident de ne consommer que des produits issus de l’agriculture biologique sans modifier leur régime alimentaire, 460 hectares de terres seront alors nécessaires dont 410 consacrés à l’élevage et 43 à la production de céréales.

La conversion au bio du village requiert alors 19 actifs agricoles (éleveurs, agriculteurs) et réduit de 54 % les émissions de gaz à effet de serre.

Si la population de Tourtoirac se résout à réduire de 25 % sa consommation de produits carnés sans opter pour le « tout bio », 160 hectares de terres et de prairies suffisent pour pourvoir à ses besoins. En optant pour cette voie, 4 % de gaz à effet de serre en moins sont émis par rapport au modèle de production initial (240 hectares). Et seuls 7 actifs (et non plus 19) sont nécessaires pour produire l’alimentation des habitants du village.

Mais si ces 649 villageois se convertissent au bio en réduisant leur consommation de viande de 25 %,  310 hectares de terres et de prairies devront alors être mobilisés pour pourvoir à leurs besoins. Et en optant pour cette voie, 48 % de gaz à effet de serre en moins sont émis par rapport au modèle de production initial (240 hectares). Mais là encore, 15 actifs sont nécessaires pour produire l’alimentation des habitants du village.

Pour chacun de ces modèles, Parcel évalue les impacts écologiques associés aux choix de production et d’alimentation. Citons par exemple les émissions de gaz à effet de serre par hectare ou par habitant mais aussi l’impact des choix de consommation et de production sur l’eau, sur le sol et sur la biodiversité.

En indiquant la surface agricole de votre exploitation, le site Parcel permet aussi de savoir combien de personnes votre exploitation pourraient nourrir et avec quelles production.

Mais quel que soit le modèle de production retenu, le site Parcel met en lumière le niveau de productivité de l’agriculture française. Dans le premier exemple, un actif nourrit près de 80 personnes ! Dans le second cas de figure (100 % bio sans réduire la consommation de viande), un actif ne nourrit plus qu’une trentaine de villageois.

La relocalisation de la production agricole n’a de sens que si les agriculteurs parviennent à se rémunérer décemment en fixant des prix de vente adéquats et si suffisamment de personnes sont motivées pour produire.

Cependant, en optant pour un régime alimentaire bio, les habitants de Tourtoirac paieront naturellement plus chers leur produits puisque davantage de personnes seront employées pour les produire.

Enfin, la relocalisation valorise les systèmes de polyculture-élevage en imposant une diversification des productions et la création d’ateliers d’élevages qui n’existent pas actuellement. Or les sols et le climat ne sont pas propices à toutes ces activités. Aussi, il serait dangereux d’imaginer que la relocalisation impose une dimension autarcique de l’économie du village.

Enfin, Parcel ne prend pas non plus en compte les activités de transformation nécessaires pour rendre les produits agricoles prêts à consommer.
 

Pour découvrir Parcel : https://parcel-app.org.

Ci-dessous, copie d’écran de la home page du site internet de l’application Parcel.

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