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Céréales, urgence sur les désherbages

Face au développement des adventices, un désherbage est à prévoir rapidement, dès que les conditions météorologiques et de portance le permettent.

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Dans notre région, les adventices qui n’ont pas été contrôlées par une intervention d’automne ont profité de la douceur omniprésente depuis les semis. Il n’est pas rare, dans ce type de parcelles, de voir des ray-grass et des vulpins déjà bien développés.

Des conditions favorables au développement des adventices

Après un hiver encore plus favorable que l’an passé au développement des adventices, les apports d’azote réalisés (ou en cours de réalisation) vont également profiter à ces dernières. Il conviendra donc de ne pas tarder à désherber si les interventions n’ont pas encore été réalisées.

Malgré de bonnes efficacités des interventions d’automne, elles n’ont pas forcément atteint 100 % et nécessitent aujourd’hui pour certaines un complément. Dans tous les cas, il est nécessaire d’intervenir rapidement, d’autant plus que les blés sont généralement bien développés (attention à l’effet « parapluie »).

A noter que sans intervention à l’automne, sur des situations très infestées avec ou sans résistance, une application unique de printemps sera insuffisante.

Le contrôle des graminées en sortie d’hiver repose seulement sur deux modes d’action

Les antigraminées disponibles en sortie d’hiver appartiennent à deux groupes actuellement très touchés par des phénomènes de résistance : groupes HRAC A et B.

Il convient d’orienter le choix de produit en fonction du risque parcellaire. Un outil comme www.r-sim.fr, outil gratuit en ligne, peut vous aider à diagnostiquer la situation.

Les associations de deux produits A + B à des doses réduites sont à proscrire :
– leurs efficacités sont généralement inférieures à la dose pleine du produit le plus efficace du mélange,
– de telles associations favorisent la sélection de populations résistantes à ces deux modes d’action.

Une application de deux produits A + B aux doses pleines peut être une solution de secours quand on ne connait pas le statut de résistance de sa parcelle. Cette solution est chère (autour de 100 €/ha !) et sans garantie d’efficacité.

Tableau 1 : liste des herbicides antigraminées disponibles (hors anti-bromes) sur blé tendre

L’ajout d’adjuvants est toujours gagnant sur graminées

Leur intérêt s’explique par la présence à la surface des feuilles de graminées de cires, généralement cristallines à faible mouillabilité. L’ajout d’un adjuvant permet aux gouttelettes de se fixer et/ou de faire pénétrer davantage de substance active dans la plante.

L’ajout d’un litre/ha d’Actimum (sulfate d’ammonium) à un mélange antigraminée ALS + huile a également fait ses preuves. Des essais conduits sur plusieurs années ont montré que cet effet n’était pas lié à la dureté de l’eau (présence d’ions Ca2+, Mg2+, Fe2+) ni au pH (ions H+).


Tableau 2 : les adjuvants conseillés

Intervenir tôt et si possible en conditions optimales

Si le stade des adventices est à privilégier (= stade jeune), il est important de rechercher les meilleures conditions d’applications possibles.


Tableau 3 : différents facteurs influencent l’efficacité des traitements


Si une application d’engrais liquide ou de produits « correcteurs de carences » est envisagée, respecter un délai d’au moins 7 jours.

Une phytotoxicité en sortie hiver sera toujours plus pénalisante qu’une phytotoxicité d’automne.

 

Edouard BARANGER, Michel BONNEFOY, Delphine BOUTTET, Chloé MALAVAL JUERY, Agnès TREGUIER (Arvalis – Institut du végétal)

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