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Les températures sont restées douces et supérieures aux normales quasiment tout le long du cycle en dépit d’une période plus froide mi-février. Ce qui fait de l’année 2015 l’année la plus chaude de ces 20 dernières années avec environ 1250°Cj en base 0 cumulés depuis le 25 octobre contre 950 °Cj en année médiane (station Agen).
Figure 1 : positionnement de l’année 2015 en terme d’offre climatique
Après un début de cycle sec, ce début d’année est marqué par une pluviométrie élevée tant en cumul qu’en nombre de jours de pluie. Cette pluviométrie excessive a des conséquences sur l’état sanitaire des céréales.
Figure 2 : températures et pluviométrie depuis le 1er octobre 2015 – Station de Agen-Estillac (Lot-et-garonne)
Les parcelles les plus avancées, blés précoces à montaison et semis précoces, sont à 1 nœud voir 2 nœuds dans certains cas (blés de force, blés durs). Dans des conditions normales, les blés sont au stade épi 1 cm.
Concernant les maladies
L’absence de températures hivernales a favorisé l’inoculum des maladies foliaires ; en particulier dans les parcelles avec de fortes biomasses.
La septoriose s’est fortement développée à la faveur des pluies. A contrario, l’oïdium très présent dans les parcelles à forte biomasse est lavé par les pluies régulières. Sur variétés sensibles, il est nécessaire de poursuivre la surveillance de la rouille brune : très présente sur les étages foliaires inférieurs, son développement s’est ralenti suite à la période froide de mi-février. Les conditions pluvieuses ne lui sont pas non plus très favorables. La maladie est cependant bien présente et pourrait évoluer rapidement.
La présence des maladies foliaires implique une surveillance de l’évolution des conditions. Des déclenchements des premières interventions fongicides pourraient intervenir dès 2 nœuds sur septoriose voir dès 1 nœud sur rouille brune. Veiller à choisir des matières actives polyvalentes sur le complexe maladie dès le premier traitement.
Quid des apports d’azote ?
Les reliquats en tendance élevés ont favorisé le tallage des céréales et ont conduit à préconiser une impasse des apports tallage dans de nombreuses situations. L’avancée des stades en début d’année et les cumuls de pluie nous avaient amenés à conseiller des premiers apports pour accompagner l’avance des stades et ne pas risquer de se retrouver en situation de carence en début montaison au moment où les besoins des céréales en azote augmentent exponentiellement. Effectivement, actuellement les parcelles n’ayant pas reçu d’azote décrochent nettement.
Pour les parcelles n’ayant pas encore reçu d’apport, il est pour l’instant délicat d’intervenir étant donné les conditions d’hydromorphie. Il est conseillé d’attendre le ressuyage avant toute intervention. Les passages en force se traduiraient par des dégradations de la structure des sols plus préjudiciables qu’une carence passagère qui n’aurait encore que des conséquences limitées sur le rendement.
Dès que possible, apporter une première fraction de l’apport principal. Ne pas oublier de mettre en réserve le dernier apport d’azote pour favoriser un bon taux de protéines.