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Céréales, savoir combiner lutte chimique et mesures agronomiques pour désherber

Le désherbage doit se raisonner à la parcelle, en prenant en compte les principales espèces de mauvaises herbes à contrôler et le niveau d’infestation, le type de sol, la rotation des cultures, le travail du sol…

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Une stratégie performante doit s’appuyer sur les solutions agronomiques ou mécaniques complémentaires à la lutte chimique.

Le décalage de la date de semis pouvant accroître l’effet faux-semis sera à envisager de façon plus importante cette année dans les parcelles à risque fort d’infestation en ray-grass et vulpin.

De plus, le déficit hydrique entraîne un risque accru de persistance d’herbicides de la culture précédente. Les situations les plus affectées sont les précédents tournesol ou soja désherbés avec de l’imazamox (Pulsar…), d’autant plus si le traitement a été tardif en fin de printemps. Le risque est jugé significatif si la pluviométrie entre le traitement et le semis de la culture suivante est inférieure à 200 mm, ce qui risque d’être le cas dans une partie de la région. Dans ce cas, le travail profond recommandé ne sera pas toujours possible et un décalage de semis pourra permettre de minimiser le risque.

D’autres leviers, tels que l’allongement des rotations ou l’introduction ponctuelle d’un labour peuvent contribuer à réduire les difficultés de désherbage.

Les programmes combinant un premier traitement d’automne complété par un second en cours d’hiver (à partir de début janvier) s’avèrent nécessaires dans les situations de forte infestation. Dans les situations les plus problématiques avec résistance avérée, un désherbage efficace peut impliquer la réalisation d’un programme d’automne à base d’herbicides racinaires positionnés en prélevée puis en postlevée précoce (1 à 3 feuilles).

Tableau 1 : Efficacité potentielle contre les graminées

Faux-semis : travail du sol superficiel, émietté et rappuyé réalisé en fin d’été début d’automne ; l’efficacité est conditionnée par une humidité du sol après l’intervention suffisante pour assurer la germination des semences.

Semis décalé : un décalage de 10 jours de la date de semis peut permettre une réduction du salissement en ray-grass de 50% si les conditions sont favorables. Le risque de ce levier, à réserver aux parcelles les plus sales, est de pénaliser la culture si les conditions de semis se dégradent.

Labour : tous les 3 ou 4 ans, en enfouissant les graines en profondeur défavorable aux graminées.

En complément des leviers agronomiques, la lutte chimique est parfois nécessaire. Les programmes ci-dessous sont destinés aux parcelles ayant de fortes infestations en ray-grass. L’isoproturon étant maintenant interdit d’utilisation, nos programmes ne le citent plus malgré le fait qu’il puisse être encore utilisé cet automne.

Tableau 2 : Programmes de désherbage recommandé en blé dur

Tableau 3 : programmes de désherbage recommandé en blé tendre


Tableau 4 : programmes de désherbage recommandé en orge

 

 

Aude Bouas, Régis Helias, Matthieu Killmayer, Jean-Luc Verdier (Arvalis – Institut du végétal)

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