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Céréales, rouilles très présentes, ainsi que les maladies du pied

Le point sur les maladies observées sur céréales : fusarioses des épis, septoriose, rouilles brunes et maladies du pied.

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Fusarioses des épis : symptômes surtout sur blé dur

Les conditions climatiques pluvieuses de la première décade du mois de mai ont favorisé la contamination des épis en floraison par les fusarioses. Les blés tendres, souvent plus précoces cette année et plus résistants, sont moins touchés que les blés durs. Les températures moyennes à cette période étaient favorables au développement des deux types de fusarioses (Fusarium spp et Microdochium spp.) mais les températures plus fraîches depuis 15 jours favorisent davantage Microdochium spp en tendance. Les symptômes sur épis sont apparus depuis 10 jours.

L’intensité des attaques de fusarioses sur épis dépend de la sensibilité variétale et de la protection fongicide appliquée à la floraison.

Septoriose et rouille brune évoluent encore

Septoriose : fortes disparités variétales

Les pluies de la fin du mois d’avril ont entraîné des contaminations de septoriose sur les feuilles hautes en blé tendre et blé dur. Les sensibilités variétales sont très visibles en 2016. Les variétés sensibles ont nécessité deux traitements (2 nœuds et dernière feuille), voire un troisième servant de relais à la floraison.

Rouille brune : une explosion de pustules

La rouille brune, présente dès l’automne, est très visible sur feuilles hautes dans les parcelles non traitées fongicides ou traitées avec des fongicides peu à moyennement efficaces. Les blés durs Miradoux et Sculptur et les blés tendres Bologna et Arezzo sont particulièrement atteints. Depuis début mai, la rouille brune explose dans les parcelles. Certains blés, traités au stade « dernière feuille pointante » voire « dernière feuille étalée » présentent de fortes contaminations. Sur de très fortes attaques, l’expérience nous a montré que les traitements tardifs peuvent être encore valorisés jusqu’au stade « grain laiteux » (ce qui correspond environ à +450° jours après épiaison : 2 juin pour un semis du 1er novembre de Miradoux à En Crambade). Ce stade correspond visuellement à un grain qui prend toute sa place dans l’enveloppe formée par les glumes. Passé ce stade, les traitements ne sont plus rentabilisés.

Au-delà du stade « grain laiteux », un traitement n’est pas rentabilisé même avec des pustules pulvérulentes présentes.

Actuellement, les blés arrivent à la fin du stade sensible. De plus, les températures moyennes prévues (supérieures à 20°C) devraient arrêter la sporulation.

Si certains blés sont encore en danger, le choix du produit se fait selon deux critères : il faut privilégier les triazoles les plus curatifs sur rouille brune et veiller à ce que le délai entre l’application du produit et la récolte ne dépasse pas le DAR (Délai Avant Récolte) du produit commercial. Le choix se portera sur des produits à base de tébuconazole ou d’époxiconazole. Dans une grande majorité des cas, les DAR varient de 28 à 35 jours. Le traitement doit donc avoir lieu environ un mois et une semaine avant la récolte.

Apparition importante d’épis blancs liées aux maladies du pied

On constate depuis plusieurs jours des ronds d’échaudage dans certaines parcelles. Le piétin échaudage est généralement en cause mais d’autres maladies du pied peuvent également être rencontrées comme du rhizoctone, de la fusariose du plateau de tallage sur blé dur dans les sols profonds ou le piétin verse en boulbène. La douceur hivernale a favorisé les maladies de bas de tige. Le sec à l’épiaison a provoqué l’apparition des symptômes de ces maladies du pied, qui seront d’autant plus visibles après les chaleurs à venir.

 

Aude Bouas, Régis Helias, Matthieu Killmayer, Jean-Luc Verdier (Arvalis – Institut du végétal)

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