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Céréales, éviter les semis avant le 15 octobre

Cette campagne, les surfaces des céréales pourraient encore être en hausse. Les semis risquent donc de débuter rapidement. Mais les semis très précoces, avant le 15 octobre, sont à proscrire !

–stop–

Le développement du blé est conditionné par des facteurs de deux types :
– des facteurs propres à la variété, d’origine génétique,
– des facteurs environnementaux, liés au climat.

Les années chaudes, comme la campagne 2015-2016, favorisent la montaison précoce des céréales ; en particulier des variétés les plus précoces à montaison peu sensibles à l’effet de la lumière du jour. En 2016, les variétés les plus précoces ont atteint le stade « épi 1 cm » début février avec un risque sanitaire associé plus élevé : verse, maladies, risque gel…

En cas de semis précoces, l’itinéraire doit être adapté : protection de semences, programme désherbage renforcé dès l’automne…

Les variétés les plus demi-précoces (6,5) sont à réserver aux sols bénéficiant d’une bonne réserve hydrique et peuvent être semés dès la 2e partie du mois d’octobre ; en privilégiant les parcelles saines (pression adventices peu élevée). Attention de bien adapter les densités de semis pour éviter les trop fortes biomasses.

Les variétés plus précoces sont à semer plutôt sur la dernière décade d’octobre ; voir début novembre pour les plus précoces. Elles sont bien adaptées en sols plus superficiels ; ou derrière des cultures de printemps récoltées tardivement.

Vous trouverez ci-dessous les dates de semis optimales pour les différentes variétés cultivées dans la région. Elles combinent valorisation du potentiel et moindre risque agronomique.

Figures 1 et 2 : dates de semis optimales pour différentes variétés

• Dates de semis optimales

• Groupes variétaux

Quelle densité de semis ?

Trois facteurs principaux doivent être pris en compte pour calculer la densité de semis : date de semis, type de sol, qualité de préparation de la parcelle. Ces facteurs vont jouer sur le taux de perte à la levée et la faculté de la céréale à taller.

La variété n’est pas un critère à prendre en compte, autrement dit, les variétés qui tallent peu n’ont pas à être semées plus denses. En effet, elles s’appuient naturellement sur un faible nombre d’épis pour élaborer leur rendement; augmenter la densité de semis aurait pour conséquence d’altérer la fertilité de l’épi.

Figure 3 : préconisations de densités de semis (pour des pertes attendues à la levée de 20 %) en blé tendre

Les blés hybrides doivent avoir une densité réduite de 30 % par rapport au tableau ci-dessus.

Figure 4 : Préconisations de densités de semis (pour des pertes attendues à la levée de 20 %) en blé dur

 

Nos préconisations sont basées sur l’utilisation de semences de bonnes qualités germinatives (95 %). En cas de semences présentant un taux de germination plus faible, le nombre de grains à semer doit être ajusté selon la formule suivante :

Nb grains à semer/m² = Préconisation Arvalis (tableau ci-dessus) X (95 / Faculté germinative mesurée)

Par exemple dans le cas d’un semis de fin octobre en sol profond, et pour un lot de semences présentant une faculté germinative de 85 % : Nombre de grains à semer = 220 grains/m² X (95/85) = 246 grains/m²

Pour le triticale

Semer clair est une des conditions de la réussite de la culture. Le triticale est pénalisé pour des densités supérieures à 260 plantes/m², quelle que soit la date de semis.

Les densités conseillées sont inférieures de 15 % à celles du blé.

Limiter les densités de semis permet de :
– Optimiser le potentiel.
– Limiter le risque de verse sur cette espèce assez sensible.
– Limiter le développement de l’oïdium qui devient préoccupant sur certaines variétés.

Et en orge ?

En condition non stressante, l’orge est une espèce qui talle bien. Le tallage est souvent excédentaire pour les semis précoces ; ce qui augmente la concurrence à la lumière lors de la montaison et rend la culture plus sensible à la verse et aux maladies. En conséquence, adapter sa densité de semis permet de diminuer ces risques :

Une densité de 180 à 240 grains/m² suffit pour assurer un peuplement épis optimum. Les orges hybrides sont à semer à 180 gr/m² pour les premiers semis.

Pour les semis plus tardifs, la densité de semis devra être augmentée : 10 % de semence en plus par quinzaine. 

Calcul de la dose à semer par hectares

La dose (kg) à semer par hectare dépend bien entendu du PMG (Poids Mille Grains), qui varie en fonction de la variété mais aussi d’une année à l’autre.

Dose de semis (kg/ha) = (Nbre grains/m² x PMG en g) / 100

La campagne dernière ayant été peu favorable au remplissage, les PMG sont inférieurs aux PMG moyens. Si on prend l’exemple de notre essai blé tendre à Laroque Timbaut, le PMG était de 38 g en moyenne (toutes variétés confondues) alors qu’il est de 45 g en moyenne pluriannuelle dans le réseau ARVALIS Sud-Ouest.

Ce qui peut conduire à un excès de densité de 10 kg/ha soit environ 50 plantes/m² ! Ne pas en tenir compte conduirait à un semis trop dru avec tout ce que ça implique comme risque sanitaire (maladies, verse).

Dose de semis (kg/ha) en fonction du PMG (g) :

Aude Carrera, Bertrand Ducellier, Thierry Grossoleil (Arvalis – Institut du végétal)

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