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« Une agression sans précédent contre les intérêts des Hauts-de-France », « impensable et inacceptable », « simplement scandaleux », « une terrible nouvelle pour la région » : en fin de semaine dernière, les comptes Twitter de plusieurs figures politiques de la région ont rivalisé d’indignation à propos de ce chantier jugé hautement stratégique de 4,5 milliards d’euros.
Deux déclarations gouvernementales ont mis le feu aux poudres. Interrogé par la presse sur les grands projets d’infrastructures de transport le 6 juillet, le ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot a parlé de « pause » et d’analyse « au cas par cas ».
Le même jour, la ministre des Transports Elisabeth Borne, a renchéri au Sénat : « Comme pour d’autres grands projets, il y a eu des promesses faites, des engagements pris sans vision d’ensemble. (Leur addition) ne passe pas dans la trajectoire actuelle de la dépense de l’Etat. » Et la ministre de rappeler la « priorité » donnée par Emmanuel Macron à « l’entretien et la maintenance des réseaux existants ».
Ce canal, long de 107 kilomètres entre Compiègne (Oise) et Aubencheul-au-Bac (Nord), a vocation à être le maillon manquant entre la Seine et le réseau fluvial de l’Europe du Nord, pour le transport de marchandises, notamment de céréales, entre les pays du Bénélux et la région parisienne.
La « pause » évoquée par le gouvernement le 6 juillet a rouvert le spectre d’un énième report. Lancé en 1993, ce projet, dont les travaux devaient commencer au début des années 2000, est devenu une arlésienne.