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Blé tendre, la Mer Noire conserve un potentiel important

Le dernier volet de notre tour des plaines s’arrête en Russie et en Ukraine, nouveaux greniers à blé du monde. Leur production record de 2017 a permis à la région d’exporter ses blés partout dans le monde sur la campagne 2017/18. Qu’en est-il de la production 2018 et de son impact sur les exportations de la campagne 2018/19 ?

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Au niveau des zones de production des céréales d’hiver, le climat a été très chaud et sec de la mi-mai à la mi-juin (figure 1). Les rendements pourraient être impactés, d’autant plus si la situation perdure.

Figure 1 : écart à la normale de la pluviométrie et des températures en Europe de l’Est

Source : World Ag Weather

En Russie, la production devrait rester élevée

En Russie, dans la partie sud du pays, le climat est chaud et sec. Les céréales d’hiver sont en avance par rapport à la normale et grâce à un système racinaire solide, elles ne souffrent pas trop du manque d’eau. Pour les céréales de printemps, semées plus au nord du pays, le manque d’eau est plus préoccupant et les rendements seront certainement impactés.

Même si la situation est moins favorable que l’an dernier, le potentiel reste bon et la production devrait rester au niveau de la moyenne quinquennale. Elle est estimée autour des 70 Mt, avec des variations allant entre 67 et 77 Mt selon les analystes… L’incertitude est grande dans le pays !

Ces estimations aussi différentes rendent délicates des projections en termes d’exportation. Avec des stocks qui sont bas en fin de campagne 2017/18 dans le sud du pays, les exportations dépendront en grande partie de la production. Il est probable que les exportations soient moins importantes pour la campagne 2018/19 que ce qui vient d’être réalisé. Mais est-ce que ce sera 30, 35 ou 37 Mt ? Difficile à prévoir pour le moment.

En Ukraine, inquiétude sur les rendements à cause des températures chaudes et du temps sec

En Ukraine, il a plu deux fois moins que la normale durant le printemps et les températures ont été très élevées durant le mois de mai. Ces conditions ont fortement avancé les stades physiologiques des céréales d’hiver et de printemps.

Pour les blés, qui sont à 95 % des céréales d’hiver, qui ont déjà un système racinaire bien développé, le manque d’humidité du sol est moins un problème. En revanche, le manque de pluie a un impact sur l’efficience de l’azote. Cela pourrait directement diminuer le potentiel de rendements des céréales d’hiver. Qui plus est, si la vague de chaleur persiste durant le remplissage des grains, le potentiel pourrait être doublement impacté.

L’USDA estime que la production ukrainienne atteindrait 26,5 Mt, un chiffre légèrement en baisse par rapport à la moyenne quinquennale (27 Mt).

Les exportations pourraient sensiblement diminuer, aux alentours des 16 ou 17 Mt. Les destinations des blés ukrainiens seront fonction de la qualité de la récolte. Tout comme les blés russes, ils devraient rester présents sur la scène internationale et notamment chez les clients des céréales françaises.

 

Margaux Verdier (France Export Céréales)

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