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Blé, quelles stratégies de fertilisation azotée à l’approche de l’épi 1 cm ?

A l’approche du stade épi 1 cm, synonyme de la reprise de croissance de la culture, les besoins en azote augmentent significativement. C’est à ce moment qu’il faut apporter la plus forte dose d’azote, en réservant une partie de la dose totale, afin d’avoir un pilotage plus précis entre les stades dernière feuille pointante et gonflement.

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C’est la bonne méthode pour assurer une teneur en protéines élevée sans pour autant prendre de risque vis-à-vis du rendement.

Epi 1 cm : de la mi-mars à début avril

La date d’apparition du stade épi 1 cm n’est pas « gravée dans le marbre ». Elle est variable selon le lieu, l’année, la variété et la date de semis. C’est le moment d’observer vos parcelles car les situations sont très variées en fonction de la variété et de la date de semis.

En 2017, le stade épi 1 cm est prévu un peu avant la date médiane des 20 dernières années ou, plus près de nous, environ 7 à 10 jours plus tard qu’en 2016.

Pour les situations précoces (terroirs, dates de semis et variétés précoces), le stade épi 1 cm est susceptible d’être atteint à partir de la mi-mars. Pour des terroirs ou dates de semis plus tardives, ce stade est prévu d’être atteint 10 à 15 jours plus tard, soit fin mars à début avril.

Date d’arrivée du stade épi 1 cm à Sens

Date d’arrivée du stade épi 1 cm à Dijon
 


Des reliquats d’azote élevés = des doses totales d’azote plus faibles

Si les derniers épisodes pluvieux ont entraîné un peu de percolation, les reliquats, particulièrement élevés cette année, et la minéralisation ont fourni aux cultures des quantités d’azote importantes, le plus souvent suffisantes jusqu’à présent. Les doses totales d’azote prévisionnelles sont souvent plus faibles que d’habitude (- 20 à – 30 kg N/ha en moyenne) mais sont surtout très variables selon les situations (type de précédent, historique organique…).

Néanmoins, Afin de répondre aux enjeux de la qualité du blé tendre dans les filières de production en termes de teneur en protéines du grain, ARVALIS – Institut du végétal a revu la méthode de détermination du besoin unitaire en azote des variétés. Celui-ci intègre désormais un objectif protéines (d’au moins 11.5%) et permet de concilier à la fois rendement et protéines. C’est alors le nouveau « bq » qui doit être pris en compte par variété. Il correspond au besoin unitaire pour le rendement « b » auquel s’ajoute un besoin complémentaire « bc » pour viser une teneur en protéines de 11,5 %.

Par exemple, pour une variété ayant un coefficient bq de 3,2 et un bc de 0,2, c’est-à-dire un besoin complémentaire de l’ordre de 20 kg N/ha, un report d’azote vers la fin de montaison, qui serait habituellement de 40 kg N/ha doit passer à 60 kg N/ha. Ce « bq » se traduit par une adaptation de la mise en réserve pour l’apport fin de cycle.


Figure 3 : Classement des variétés de blé selon leur besoin en azote


 

En pratique, que faire ?

Figure 4 : Stratégies de fertilsation azotée

 

Dans tous les cas, pour maximiser la valorisation de cet apport, à l’approche du début de la montaison, l’opportunité de profiter d’un épisode pluvieux prévu juste après doit primer sur l’atteinte exacte du stade.

Pour piloter l’apport d’azote sur les orges
N’oubliez pas de positionner la zone sur-fertilisée (+ 100 un.) autour du stade épi 1 cm, demandée par certains outils comme HN-Tester pour l’orge d’hiver et l’orge de printemps.
 

Article rédigé par les partenaires de « Blé Objectif Protéines » : L. Pelce & D. Chavassieux (Arvalis), C. Boully (Bourgogne du Sud), M.Pageot (Ets Bresson), JB Goulier (CA 21), C. VIivier (CA89), JN. Herrgott (Ynovae), M. Mimeau (Dijon Céréales), D. Lachaud (Ets RUZE), A. Petit (SeineYonne), E. Bonnin (Soufflet Agriculture).

 

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