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Blé dur, surprises possibles dans les rendements

Suite à des prélèvements en pré-récolte du blé dur sur nos différents sites d’essais variétés, il est possible de donner la tendance de ces parcelles au niveau des composantes de rendement et de la productivité. Voici les premières estimations sur quatre sites.

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Ces quatre sites se situent à :
• La Bastidette (Haute-Garonne) : boulbènes superficielles ; déficit hydrique dès dernière feuille pointante : 103 mm en cumulé.
• Laurac (Aude) : argilo-calcaire superficiel ; déficit hydrique dès dernière feuille pointante : 104 mm en cumulé.
• Saint Michel de Lanés (Aude) : argilo-calcaire moyen ; déficit hydrique à partir de gonflement : 72 mm en cumulé.
• En Crambade (Haute-Garonne) : alluvion argilo-limoneux profond ; déficit hydrique à partir de floraison : 42 mm en cumulé.

Des récoltes imminentes

L’humidité des grains est aujourd’hui assez élevée, entre 25 et 35 % d’humidité, mais les températures moyennes actuelles et à venir, légèrement supérieures à 20°C, permettent une dessiccation rapide des grains. Selon les sites, la teneur en eau des grains atteindra 15 % dans 3 à 5 jours s’il ne pleut pas.

En définitive, les blés seront à la bonne humidité de récolte avant fin juin pour les zones séchantes, et tout début juillet, pour les zones plus arrosées et profondes.

Une fertilité épi pas toujours au rendez-vous

Au comptage, le nombre d’épis dans les parcelles n’est pas si élevé, malgré un aspect visuelle très prometteur. En effet, mis à part le site d’En Crambade (Haute-Garonne) qui n’a subi aucun stress hydrique, le nombre d’épi des autres sites est en retrait : aux alentours de 300 épis/m², contre 420 en moyenne pluri-annuelle.

La fertilité des épis est, par contre, plutôt bonne mais pas sur tous les sites. Sur les sites les plus séchants, notamment sur La Bastidette (Haute-Garonne) et Laurac (Aude), le déficit hydrique a été impactant très tôt et de façon non négligeable à la floraison. Le nombre de grains mis en place s’en retrouve impacté. En moyenne pluri-annuelle, la fertilité tourne autour de 40 grains/épi, tandis que sur ces deux sites, le nombre de grains/épi est compris entre 32 et 45 (effet variétés).

Le sec au moment de la floraison, mais également les températures froides au moment de la méiose, ont impacté le potentiel des cultures.

Figure 1 : Suivi physiologique pluriannuel – toutes variétés – Nombre de grains/épi en fonction du nombre d’épi/m2
1999 – 2015 / 2016 provisoire

Vers de bons potentiels grâce à de bons PMG

Dans ce contexte, les sols profonds, qui ont peu souffert du sec comme sur le site d’En Crambade (31), ont mis en place un nombre de grains/m² très important. A l’inverse, les sites touchés par le sec ont été limités proportionnellement à l’intensité du stress hydrique.

Cependant, les bonnes conditions de remplissage (retour des pluies et deux fois moins de jours échaudants) ont permis de mettre en place de bons PMG (poids de mille grains). Les points sont en effet assez proches du maximum du nuage de points historiques.

Au final, les potentiels devraient être corrects dans les situations séchantes, à très bons, voire exceptionnels, dans les sols profonds.

Figure 2 : suivi physiologique pluriannuel – toutes variétés – Rendement en fonction du nombre de grains/m2
1999 – 2015 / 2016 provisoire

 

Aude Bouas, Régis Helias, Matthieu Killmayer, Jean-Luc Verdier (Arvalis – Institut du végétal)

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