Le biocontrôle est une solution alternative à l’usage de pesticides et de produits phytosanitaires, destiné à lutter contre les nuisibles s’attaquant aux cultures agricoles.
Pour répondre à la demande sociétale de réduire l’usage des pesticides et autres produits phytosanitaires, on met en place des méthodes de protection des plantes employant des organismes vivants et des substances naturelles.
Les différentes interactions générées entre les espèces sont une alternative à l’usage d’intrants dispersés sur les cultures pour réguler les espèces invasives nuisibles.
Fixé par la définition proposée par l’article L253-6 du Code Rural, le biocontrôle comprend les “agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures”.
Employés seuls ou couplés à d’autres modes de protection des plantes, les principaux agents de biocontrôle sont :
Aujourd’hui, les engrais et les produits phytosanitaires utilisés sont considérés comme l’une des causes majeures de la pollution environnementale d’où l’enjeu du développement d’une agriculture durable et raisonnée. Ces solutions alternatives répondent à une logique naturelle : depuis l’apparition de la vie sur Terre, les populations animales et végétales se régulent naturellement et sont un modèle à suivre pour développer une agriculture plus saine et durable.
En mettant en place des solutions alternatives plus naturelles, on répond aux besoins de respect de l’environnement, des zones protégées et de la biodiversité indispensables.
Pour accompagner les agriculteurs dans cette transition écologique, l’Union Européenne a déterminé une liste de produits reconnus dangereux pour l’environnement et pour la santé de la population et encourage fortement la recherche de solutions alternatives et l’utilisation de solutions de biocontrôle.
Le biocontrôle ne constitue pas une réponse à toutes les situations. Mais sa part sur le marché des interventions pour maitriser les nuisibles grandit sans cesse et son développement figure même parmi les objectifs de l’UIPP (union des industries de la protection des plantes) à l’horizon 2025.
En réponse aux attentes sociétales et aux inquiétudes générées par l’emploi de leurs produits chimiques, les grandes entreprises mondiales de la chimie se tournentvers des technologies de lutte vertes, et développent des solutions alternatives.
Qu’il s’agisse d’un insecte invasif qui dévore les cultures ou d’une espèce végétale qui se développe en prenant le dessus sur la plante cultivée, et surtout en diminuant le rendement de la parcelle agricole, les espèces nuisibles sont un fléau pour l’agriculteur.
Si les produits phytosanitaires répondent à des normes de plus en plus strictes, les agents de biocontrôle sont également évalués, et ce de manière encore plus stricte, pour s’assurer de leur absence d’impact sur la santé et sur l’environnement.
En mettant en place une solution de biocontrôle, l’insecte auxiliaire employé ne doit en aucun cas devenir un organisme invasif qui va causer plus de dégâts que le nuisible, c’est pourquoi une liste a été établie à l’échelle européenne pour déterminer les agents de biocontrôle efficaces. Il en va de même pour les autres agents, micro-organismes, médiateurs chimiques et substances naturelles qui, eux, doivent être reconnus et bénéficier d’une validation autorisant leur mise sur le marché par le règlement européen CE n°1107/2009, toujours en vigueur.
Les agents de biocontrôle ont démontré leur efficacité pour la protection des cultures (période de protection plus étendue, réduction des délais de récolte et de l’usage de la parcelle) et répondent à la réglementation appelant à la réduction de l’emploi de pesticides et solutions chimiques et phytosanitaires.
Les solutions de biocontrôle ont prouvé leur efficacité mais ne sont pas encore suffisamment déployées pour mesurer leur impact positif à long terme. Le chemin à parcourir est encore long pour parvenir à des solutions de biocontrôle généralisées et vraiment efficaces : elles doivent pouvoir s’adapter aux problématiques des cultures étendues, aux contraintes techniques et économiques rencontrées au quotidien par les agriculteurs, et pouvoir être couplées entre elles pour agir de manière vraiment efficiente.
Ci-dessous, coccinelle s’apprêtant à dévorer des pucerons, le symbole du biocontrôle. (photo Adobe).