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Bio, une consommation trop forte par rapport à la production fragilise la souveraineté alimentaire en France

La filière bio grève l’excédent commercial agricole et agroalimentaire français de 750 millions d’euros ! Les chiffres du commerce extérieur agroalimentaires français révèlent les comportements contradictoires des Français, adeptes du bio. Ils défendent majoritairement l’agriculture paysanne. Mais affamés de produits bio, ils n’hésitent pas à remplir leurs paniers de denrées importées !

Les excédents commerciaux annuels de produits agricoles et agroalimentaires de 10 milliards d’euros font partie du passé. En 2017, le solde du commercial français n’était que 5,6 milliards d’euros tiré entre autres par un déficit de produits agricoles de 537 millions d’euros. Les ventes de céréales étaient excédentaires mais les fruits et légumes affichent à eux seuls des déficits records : respectivement 2,8 milliards d’euros et 640 millions d’euros.

La filière bio explique en particulier ces mauvais chiffres. Comme pour l’agriculture conventionnelle, l’offre ne pourvoit pas la demande nationale. La production bio ne couvre que 71 % de la demande nationale.

Tous produits confondus, la filière bio accusait en 2016 (derniers chiffres connus), un déficit de près de 750 millions d’euros alors que l’excédent commercial agroalimentaire français, de 6 milliards d’euros, n’était guère plus élevé qu’en 2017. Et tout cela, à rapprocher également des définitions du bio, qui ne correspondent pas aux mêmes exigences de production dans tous les pays. Autrement dit, la consommation de produits bio, à forte valeur ajoutée, fragilise la souveraineté alimentaire de la France. Alors que dans le même temps notre pays peine à préserver ses parts de marchés de produits conventionnels à l’export.

La France a importé 360 millions d’euros de fruits et de légumes bio, selon l’Agence bio, tandis que ses exportations étaient de 53 millions d’euros. Les taux d’approvisionnement du marché français n’excédaient pas 57 % pour les fruits et 25 % pour les légumes. Et depuis, la situation ne s’est pas arrangée. Comme le marché a horreur du vide, les importations comblent systématiquement le déficit de l’offre.

L’épicerie salée et sucrée est aussi déficitaire. Mais les échanges commerciaux de produits laitiers et de viande portent sur de faibles volumes et sont équilibrés. La production française est essentiellement destinée à la consommation nationale.

Seul le secteur des vins dégage un excédent significatif de 250 millions d’euros avec des importations quasi nulles.


L’illustration ci-dessous est issue de Fotolia, lien direct : https://fr.fotolia.com/id/36222249.

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