capture 3

Bien désherber son tournesol

Pour maximiser le rendement, l’un des éléments clé est d’avoir une parcelle propre, où la concurrence des adventices est limitée.

Le désherbage est une étape clé pour préserver le potentiel de production de sa culture. En plus de mesures agronomiques pour réduire le stock semencier, les itinéraires mixtes, qui combinent le désherbage chimique et mécanique, sont à adapter à la flore à combattre.

Dans les rotations à base de cultures d’hiver, le tournesol est un atout pour limiter durablement les adventices. En effet, il offre des fenêtres pour réaliser des faux-semis et son désherbage se réalise avec des modes d’actions alternatifs, à ceux utilisés en céréales. Un désherbage efficace débute avant même l’implantation de la culture. En complément d’un labour réalisé tous les 3 à 5 ans, des déchaumages et des faux-semis provoquent la levée des adventices qu’il est possible de détruire en dehors des périodes de cultures. La technique du faux-semis est particulièrement efficace pour limiter l’enherbement du tournesol suivant.

Bien identifier la flore adventice
Comme pour toutes les cultures, le désherbage se raisonne selon la flore présente. Les traitements de prélevée sont plus ciblés sur les graminées. Sont disponibles différentes formes commerciales à base de Smétolachore, de Pendiméthaline ou de DmtaP + Pendiméthaline, pour un spectre antidicotylédones plus large. Les herbicides de prélevée ont besoin d’une humidité suffisante
En post-levée, la stratégie est différente selon que la variété est tolérante ou non. Pour les variétés tolérantes, il faut bien appliquer le produit de référence (imazamox pour les variétés de tpype Clearfield, Passat Plus à pleine dose (Clearfield Plus) et Express SX (ExpressSun).
Face à une flore majoritairement composée de dicotylédones, les applications post-levée doivent être faites avant le stade 4 feuilles.
Certaines adventices estivales sont particulièrement concurrentielles : datura, lampourde à gros fruits, ammi élevé, bident tripartite, morelle, chénopode, renouée, panic pied de coq, ambroisie… Des parcelles sales peuvent voir leur rendement potentiel amputé de 10 quintaux. Il faut adapter sa lutte selon la biologie de l’adventice. Si les levées sont échelonnées, un faux-semis n’aura que peu d’intérêt. Face au datura, à la lampourde, les interventions post-levée sont à privilégier.
Contre l’ambroisie, une première étape est de réaliser un faux-semis puis de décaler la date de semis, jusqu’au 10/20 mai pour les parcelles à forte pression. On pourra combiner un désherbage en post-levée, avec un fractionnement de la pleine dose en deux passages, puis un binage.

 
Intégrer le binage
Pour une stratégie de désherbage efficace, le binage a toute sa place. En conditions séchantes, il fait preuve d’efficacité, y compris contre les graminées et a donc un grand intérêt face à des herbicides à la peine. Le binage permet de réduire le recours aux herbicides ou de compléter leurs actions face à des flores difficiles. Pour être pleinement efficace, le binage doit être effectué en conditions séchantes et sur des adventices jeunes, c’est-à-dire ne dépassant pas le stade 3/4 feuilles. Pour améliorer la précision du travail et le débit de chantier, le guidage est recommandé.
Les itinéraires permettent de réduire l’IFT. Il est possible d’appliquer un herbicide de prélevée sur le rang, le jour du semis, puis de faire 1 à 2 passages de bineuse pour nettoyer l’inter-rang. Sur les variétés tolérantes, il est aussi possible de faire un traitement localisé puis un binage.
 
Cécile Julien

Article Précédent
Article Suivant