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Application d’isoproturon, à réaliser avant novembre, sur sol humide

L’isoproturon doit être absorbé par les racines pour pénétrer dans les adventices. Un mode d’action qui détermine les secrets de son efficacité : un sol humide, des adventices jeunes.

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Lors des traitements herbicides, 90 % de l’isoproturon reste localisé dans les deux premiers cm du sol, il est donc nécessaire que les adventices soient jeunes. En effet, il ne peut être absorbé que par une graine en germination ou une plantule dont les racines sont encore peu développées. En année normale, le stade 1 Feuille du blé est un bon repère car à ce stade, les vulpins commencent à germer. Cette année, la levée de dormance du vulpin a été particulièrement précoce, d’où des levées simultanées à celles des céréales et un stade du vulpin quasiment identique à celui de la culture. Sur vulpin au stade 2-3 feuilles, l’efficacité de l’isoproturon diminue très rapidement.


Figure 1 : vulpins et céréales au même stade

Des conditions de sol humides…

Le produit ne peut être absorbé que s’il est dissous dans l’eau du sol. Il y a une très bonne relation entre la quantité d’eau dans le lit de semences et l’efficacité de l’isoproturon. C’est bien l’eau présente dans le sol qui permet son transport jusqu’aux racines ou graines en germination et son absorption (rappel = 1 mm de pluie = 10000 l/ha).

A l’inverse, les produits racinaires ne sont pas sensibles à la qualité de pulvérisation, le type de buse utilisée et le volume de bouillie n’ont aucune incidence. L’hygrométrie de l’air n’agit pas non plus directement sur son efficacité mais pulvériser par forte hygrométrie permet de réduire la part d’évaporation des gouttelettes et optimise le dépôt de produit sur le sol.

…mais pas trop

L’isoproturon peut être entraîné avec l’eau qui circule par ruissellement ou par drainage. C’est pourquoi son utilisation peut notamment être réglementée sur sols drainés en période de drainage actif. On enregistre dix fois plus d’isoproturon dans les eaux si l’application est faite en période d’écoulement des drains ou peu de temps avant. 2015 se comporte pour l’instant comme une année « moyenne » avec une réserve utile pleine vers le 10 novembre pour un sol avec une réserve utile de 100 mm sous la météo de Dijon (figure 2).


Figure 2 : évolution de la réserve en eau du sol, exemple sur la station météo de Dijon, RU 100 mm

 


En conclusion, l’isoproturon a sa place avant le début du mois de novembre, au-delà, les vulpins commencent à taller et les drains deviennent actifs.

Diane CHAVASSIEUX (Arvalis – Institut du végétal)

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