En ces périodes de cours élevés des engrais, la fertilisation se raisonne sur un optimum technique et économique.

Bien fertiliser son maïs

Pour permettre à son maïs d’exprimer pleinement son potentiel de production, il faut lui apporter tous les éléments nutritifs dont il a besoin en raisonnant en termes d’optimum technico-économique.

Sur une culture de maïs, le potentiel de production se met en place sur un temps très court. Il est donc primordial d’avoir une fertilisation adaptée pour donner toutes les chances à la culture de produire le meilleur rendement. En début de cycle, la fertilisation a pour objectif d’obtenir de jeunes plants vigoureux, avec un système racinaire bien implanté pour mieux résister aux différents stress. Ensuite, la fertilisation doit répondre aux besoins de la croissance, pour pleinement exprimer le potentiel de production.

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Réussir son maïs grain pour la campagne 2024

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Caler les apports d’azote sur les stades les plus gourmands

La fertilisation azotée est un des premiers facteurs de production. Les besoins évoluent au cours du cycle. Du semis jusqu’à 6/8 feuilles, le maïs n’absorbe que 2% de ses besoins. À partir du stade 8/10 feuilles, l’absorption d’azote va augmenter jusqu’à être maximale autour de la floraison. Cette période concentre 85% de l’absorption d’azote. Le fractionnement des apports permet de mettre à disposition l’azote en fonction de cette cinétique d’absorption, donc d’avoir une meilleure efficacité. Un tiers de la dose totale sera apportée au stade ¾ feuilles, les deux tiers restants au stade 6/8 feuilles.

Pour éviter les fuites par lessivage, la dose totale est établie selon le potentiel de production, en tenant compte des reliquats laissés par la culture précédente. À noter que le maïs valorise très bien l’azote organique des effluents d’élevage puisque, à quantité d’azote égale, l’efficience de l’azote organique est de 30% supérieure à l’apport sous forme minérale.

Ne pas oublier les oligoéléments

Même s’ils sont absorbés en quantité très faible, les oligoéléments jouent un rôle important. S’ils viennent à manquer, ils peuvent être un facteur limitant pour la croissance. Les plus sensibles sont la magnésie, le zinc et le manganèse.

L’entretien calcique et magnésien des parcelles concourt à la fertilité de la parcelle. Il garantit un bon fonctionnement du sol. La recherche d’un bon niveau de pH favorise l’assimilation de l’ensemble des éléments minéraux.

Des analyses chimiques du sol sont à faire régulièrement pour permettre des apports correctifs. L’entretien et la correction des éléments secondaires passent par des apports au sol plutôt qu’en végétation, sauf pour le manganèse pour lequel l’apport foliaire est efficace. Les apports de chaux, voire le cas échéant de chaux magnésienne, s’envisagent sur la durée.

Du phosphore en début de cycle

Le phosphore est indispensable aux stades précoces du maïs, pour assurer un bon démarrage de la culture. Même en faible quantité, il stimule l’enracinement et accélère l’émergence des premières feuilles. En favorisant le développement racinaire, le phosphore permet à la plante de mieux exploiter les réserves minérales du sol. Il permet au maïs d’effectuer son cycle plus rapidement, d’atteindre plus vite la floraison et la maturité. Le maïs possède un système racinaire assez faible lors des premiers stades de végétation. Il est sensible à une carence en phosphore qui se traduit par une coloration violette des feuilles et de la tige. Comme le phosphore est très peu mobile dans le sol, il doit être disponible en concentration suffisante à proximité des racines. Pour éviter un défaut de nutrition en début de cycle, un apport peut être fait par un engrais starter.

Du potassium pour faire face aux stress hydriques 

L’absorption du potassium suit la construction de l’appareil végétatif. En effet, le maïs a des besoins élevés en potassium. C’est un élément essentiel pour la solidité de la paroi cellulaire et la production de cellulose. Le potassium est aussi responsable de la pression osmotique des cellules. Des plantes bien alimentées en potassium géreront mieux les épisodes de stress hydrique.

Raisonner techniquement et économiquement sa fertilisation

Dans le contexte actuel de prix élevés des engrais azotés, il faut tenir compte du prix de ses intrants dans la gestion de sa fertilisation. Comme pour toute prévision de fertilisation, la première étape est d’estimer, selon la méthode du bilan prévisionnel, la dose totale d’azote à apporter selon son objectif de rendement et les reliquats dans le sol. Mais cet optimum technique n’est peut-être pas l’optimum économique si la fertilisation, pour courir après les derniers quintaux, coûte plus cher que ce que le maïs supplémentaire rapportera. Il est donc pertinent de moduler la dose en fonction des cours de l’azote et du maïs pour viser l’optimum technico-économique. Arvalis publie régulièrement des tableaux croisant les prix de l’azote et du maïs pour vous aider à choisir le bon niveau de fertilisation.

En parallèle, il faut actionner tous les leviers pour valoriser au mieux l’azote apporté. La première piste est de fractionner les apports pour coller au mieux aux besoins des plantes. Il est aussi intéressant d’enfouir les engrais par un travail du sol avant semis ou un binage pour limiter les pertes. C’est d’autant plus pertinent pour les formes les plus sensibles à la volatilisation comme l’urée. Il est préférable de réaliser ses apports avant une pluie ou un tour d’irrigation. Et, au contraire, d’éviter les apports par temps chaud et sec ou venteux, pour réduire les pertes par volatilisation ammoniacale.

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