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Agriculture française, un modèle en crise à redéfinir ?

Deux études récentes sur l’agriculture française publiées par le Conseil d’analyse économique montrent que les résultats du secteur ces dernières années sont décevants et qu’il est nécessaire de réviser le modèle agricole français pour lutter à la fois contre la perte de compétitivité et la dégradation du capital naturel.

Trois économistes de renom, Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie à AgroParisTech et chercheur associé au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), Lionel Fontagné, professeur à l’université de Paris I, et Sébastien Jean, directeur du CEPII et directeur de recherche à l’INRA, ont publié au mois de décembre dernier deux études complémentaires pour le Conseil d’analyse économique (CAE), une structure placée auprès du Premier ministre. Celle-ci s’inspire du Council of Economic Advisers aux Etats-Unis, composée d’économistes qui conseillent la Maison Blanche. La première de ces études est une note intitulée L’agriculture française à l’heure des choix. Elle fait le point sur la situation du secteur agricole français en expliquant qu’en dépit d’importants soutiens publics, les résultats sont globalement insatisfaisants, que ce soit en termes d’évolution de l’emploi, des revenus, de la compétitivité ou de son impact environnemental. La seconde étude est un focus, dont le titre est Comment expliquer les contre-performances de l’agriculture française ? et qui tente d’expliquer pourquoi ces résultats sont si décevants.

Que doit-on en retenir ?

Une agriculture largement subventionnée, mais dont les résultats sont insatisfaisants

L’agriculture française bénéficie d’un fort soutien public. Les auteurs évaluent ainsi les « transferts directs » à 30 000 euros pour chacune des 320 000 exploitations. Ils classent également parmi les soutiens publics des exonérations et déductions fiscales, la protection douanière vis-à-vis de certaines importations agricoles, ou les compensations liées au fait que les cotisations sociales des agriculteurs ne permettent pas de couvrir l’ensemble des dépenses du régime agricole. Au total, ces aides représenteraient en moyenne 84 % du revenu agricole d’une exploitation. Ce montant serait encore plus élevé dans le secteur du lait (89 %) et a fortiori dans les secteurs bovins viande (169 %) et ovins caprins (198 %). Les auteurs donnent à ce titre l’exemple extrême d’un élevage ovin des Alpes qui perçoit 59 000 euros de transferts publics alors que le revenu net de l’exploitation est inférieur à 19 000 euros.

Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean ne remettent pas pour autant en cause cet important soutien public, qu’ils tendent même à justifier d’un point de vue économique, social et environnemental. Ils constatent cependant que les résultats de l’agriculture française ne sont pas à la hauteur et qu’ils sont même « insatisfaisants ». Ils identifient notamment quatre symptômes de ces contre-performances.

Quatre symptômes de contre-performances

Le premier est la réduction de l’emploi dans le secteur, qui serait de l’ordre de 18 000 emplois (équivalents temps plein) entre 2010 et 2013. Le second est la faiblesse des revenus que l’on peut observer dans certaines activités. Le troisième est la dégradation de l’environnement liée aux activités agricoles. Ils parlent à ce titre d’« un bilan environnemental alarmant » : pollution des eaux liée à l’importance des rejets polluants de l’agriculture, dégradation de la fertilité des sols, trop forte consommation d’eau ou réduction de la biodiversité. Ils en concluent qu’« à terme, c’est la pérennité même des systèmes de culture actuels qui est mise en question par la combinaison de ces dégradations environnementales ».

Enfin, le quatrième symptôme est la détérioration du solde des échanges agricoles d’un certain nombre de secteurs, même si « l’agriculture et l’industrie agroalimentaire constituent pour l’économie française des points forts historiques ». Les excédents apparaissent, en effet, de plus en plus concentrés dans trois filières – les boissons (vins et alcools), les céréales (blé et orge) et les produits laitiers (fromage) –, alors que les déficits, eux, tendent à s’accroître ces dernières années dans les filières de la viande, des produits de la mer et des fruits et légumes. Cela paraît particulièrement vrai pour la filière de l’élevage, qui était excédentaire jusqu’à une période récente, et qui enregistre désormais un important déficit. Au total, la part de la France dans les exportations mondiales agricoles et agroalimentaires s’est nettement dégradée depuis 2000 : de 7 % en 2000 à 4,7 % en 2014.

« Le problème semble plus français
que spécifiquement agricole
« 

Cette performance commerciale est d’autant plus décevante si on la compare à celle de l’Allemagne, dont la part de marché a cru durant cette même période et dépasse celle de la France depuis 2007, mais aussi à celle d’autres pays européens, comme l’Espagne ou l’Autriche, dont la part de marché a été stable depuis le début des années 2000. L’Allemagne exporte ainsi plus de viande de porcs, de fromage ou de produits transformés que la France. Ce différentiel de compétitivité entre la France et l’Allemagne s’explique par le fait que les exportations allemandes sont davantage orientées vers des marchés dynamiques, comme ceux de l’Est de l’Europe, mais aussi par l’écart en termes de coût du travail ou encore la modernisation des exploitations dans la partie orientale du pays suite à la réunification. Les auteurs notent cependant que cette perte de parts de marché est du même ordre dans le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire que dans les autres secteurs d’activité. En clair, d’après eux, « le problème semble donc plus « français » que spécifiquement « agricole » ».

Les facteurs de déclin récent de l’agriculture française

Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean expliquent ces « contre-performances » de l’agriculture française par plusieurs facteurs. C’est d’ailleurs la thématique plus spécifiquement traitée par le focus qu’ils ont rédigé.

Le premier de ces facteurs est la structuration même du secteur agricole dans lequel les petites structures – l’exploitation familiale – tendent à prédominer. La taille moyenne des exploitations françaises – 56 hectares en France métropolitaine – se situe certes dans la moyenne européenne. Les auteurs remarquent néanmoins que l’on observe un développement rapide des grandes structures en Allemagne et dans les pays de l’Est de l’Europe, comme en Pologne, dans lesquels on peut retrouver des exploitations de plus de 500 hectares ou de plus de 1 000 vaches laitières. Le contraste apparaît de ce point de vue encore plus criant par rapport à la situation d’autres concurrents agricoles (Amérique du Nord, Brésil, Argentine, Afrique du Sud, Australie) où les exploitations sont en moyenne d’une taille beaucoup plus grande. Même s’ils reconnaissent que les économistes ne s’accordent pas nécessairement sur la relation qui peut exister entre taille de l’exploitation et efficacité, ils notent malgré tout que la révolution agricole actuelle autour de l’agriculture de précision tend à avantager les plus grandes exploitations et notamment celles qui se situent en Amérique du Nord et en Europe de l’Est.

Cette insuffisance de grandes structures concerne d’ailleurs tout autant l’industrie agroalimentaire, ce qui contribuerait (selon les études) à nuire à sa compétitivité. En France, il n’existe pas suffisamment de structures qui seraient équivalentes aux « global players » américains, brésiliens ou chinois. Ainsi, par exemple, dans le secteur de la viande, les principales entreprises françaises – Bigard pour la viande bovine et Cooperl pour la viande porcine – ont une taille bien inférieure à celle des géants américains, brésiliens ou chinois ou sont bien moins internationalisées que certains groupes européens comme Vion (Pays-Bas) ou Danish Crown (Danemark).

Le second facteur concerne la réglementation et le coût du travail. La position des auteurs n’apparaît pas toujours très claire de ce point de vue. Ils s’inscrivent tout d’abord en faux par rapport aux arguments fréquemment avancés par nombre d’agriculteurs et par certains syndicats agricoles. Ils ne pensent pas que « les contraintes réglementaires françaises handicapent les producteurs par rapport à leurs concurrents étrangers (règles environnementales, législations plus strictes sur les intrants, sur le bien-être animal, etc.) », d’autant que les agriculteurs bénéficieraient aussi d’avantages que n’ont pas leurs concurrents étrangers, comme le faible coût de l’éducation, les prestations sociales ou le faible coût du foncier. Cela semble valoir en particulier par rapport aux concurrents européens car ces mêmes auteurs soulignent tout de même que « les règles sont souvent moins contraignantes » hors d’Europe en donnant l’exemple des producteurs américains qui peuvent recourir aux semences génétiquement modifiées, à des hormones de croissance en viande bovine, à la somatotropine dans l’élevage laitier ou au clonage des animaux, ce qui leur donne un avantage comparatif certain. En revanche, Bureau, Fontagné et Jean sont plus affirmatifs à propos du coût du travail. Ils estiment qu’« il y a là un problème réel », notamment dans les secteurs où l’on a besoin d’une importante main-d’œuvre (les productions intensives en main-d’œuvre, selon le jargon des économistes), par exemple les secteurs des fruits et légumes, du porc, des volailles ou du lait. Dans nombre de ces secteurs, le coût du travail est, en effet, beaucoup plus faible dans des pays comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie qu’il ne l’est en France.

« On ne peut pas écarter l’hypothèse
que l’agriculture française
soit simplement moins innovante
« 

Un troisième facteur explicatif réside dans le ralentissement des gains de productivité dans l’agriculture et l’agroalimentaire français que l’on peut mesurer à travers la faible progression des rendements des grandes cultures ou la dégradation du solde extérieur. Les auteurs estiment à ce propos qu’« on ne peut pas écarter l’hypothèse que l’agriculture française soit simplement moins innovante » en soulignant en particulier la faiblesse des dépenses de recherche privée des entreprises françaises en amont et en aval de l’agriculture. Les auteurs indiquent que les instituts techniques, les coopératives, les chambres d’agriculture ne promeuvent pas suffisamment les « techniques innovantes ». Enfin, ils soulèvent la question de « l’acceptabilité sociale du progrès technique » en faisant notamment référence aux OGM. Ils en concluent que « du fait d’un rejet sociétal, la recherche française accuse un retard technologique qui devient important » et que « les choix français pourraient à terme se révéler coûteux en termes de retard technologique ».

Le caractère très hétérogène de la formation des agriculteurs français avec d’importantes disparités selon les secteurs et les régions constitue une autre explication des contre-performances de l’agriculture en France. Le facteur suivant est l’insuffisante coordination entre l’amont et l’aval, notamment en comparaison de ce qui peut exister en Europe du Nord. Les auteurs notent d’ailleurs que les filières où « les relations sont les moins intégrées, les plus déséquilibrées et souvent conflictuelles sont aussi celles qui ont les performances les plus médiocres du point de vue des positions commerciales, et qui, globalement, se portent le plus mal ». C’est notamment le cas bien connu de la viande porcine où « les producteurs ont peu de marge de négociation face à des transformateurs et des distributeurs de très grande taille ».

Enfin, le dernier facteur réside dans une mauvaise stratégie française de compétitivité dite « hors prix ». Les auteurs estiment ainsi qu’« associer qualité et origine géographique est un pari risqué, surtout à l’international », d’autant que les consommateurs étrangers sont généralement plus sensibles aux marques déposées qu’aux appellations d’origine qu’ils ne connaissent pas nécessairement et que la valeur ajoutée concerne avant tout aujourd’hui les produits transformés, plutôt que les produits bruts différenciés. En d’autres termes, ce que l’on a en tête pour chez nous, ne correspond pas forcément aux critères les meilleurs pour l’export.

Par ailleurs, le « positionnement haut de gamme » n’apparaît pas suffisant, comme le démontre la baisse de la part de marché international du vin français face aux vins d’autres pays. En clair, on ne peut laisser aux concurrents les basses et moyennes gammes. On peut noter à ce propos que c’est également la position qui était défendue par le rapport De nouveaux modèles de croissance pour les industries agroalimentaires françaises ? rédigé en 2015 par Michel Zarka et Anne Laroche et publié par Saf Agr’iDées et La Fabrique de l’industrie. Les auteurs de ce rapport défendaient un positionnement moyen de gamme pour répondre aux besoins alimentaires croissants des classes moyennes dans les pays émergents, ce qui « suppose d’adapter les produits aux attentes des consommateurs de différentes régions du monde et de ne pas se laisser enfermer par un modèle de gastronomie à la française, privilégiant le haut de gamme et les spécificités régionales » car, d’après eux, « cette niche est trop limitée pour permettre à la plupart des PME et ETI (Ndlr : entreprises de taille intermédiaire) d’amortir les coûts d’accès aux pays étrangers ».

Une nécessaire révision des politiques agricoles

Ces constats sont souvent assez bien connus, mais que doit-on faire pour cela change ? Pour Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean, il faut réviser les politiques publiques agricoles. De leur point de vue, ces politiques souffrent tout d’abord d’un « manque d’orientation claire ». Ensuite, elles se caractérisent par « un empilement d’outils peu efficaces et poursuivant parfois des objectifs contradictoires » qui se traduisent par « des dépenses élevées n’atteignant ni les objectifs de compétitivité, ni ceux d’assurer un revenu décent pour l’ensemble des agriculteurs, ni ceux de préservation de l’environnement ».

Ils formulent par conséquent un certain nombre de recommandations en particulier dans trois domaines. Le premier concerne l’environnement. Les auteurs recommandent ainsi de faire de la préservation du capital naturel un axe central de la politique agricole dans un souci de préservation du potentiel de production agricole face à la dégradation de l’environnement. Ils établissent d’ailleurs un lien entre protection de cet environnement naturel et compétitivité car, pour eux, « à l’avenir, la compétitivité résultera de sols en bon état, d’écosystèmes capables de fournir des services productifs et d’assurer la pérennité et la résilience de la production ». Ils estiment par ailleurs que « l’idée que la préservation de l’environnement serait un luxe en agriculture et qu’une « pause environnementale » serait nécessaire doit être clairement récusée ».

Le second est lié aux innovations technologiques. Bureau, Fontagné et Jean recommandent de développer les recherches sur les nouvelles techniques de sélection afin de « créer les conditions d’une agriculture innovante », mais aussi d’éviter un « risque de décrochage de la France en termes d’innovation ». Ils soulignent néanmoins que ces innovations technologiques ne doivent pas contribuer à dégrader le capital naturel. Ils préconisent également de faire du réseau des lycées agricoles un pionnier de l’enseignement numérique. Ils souhaitent aussi améliorer la formation des agriculteurs au numérique, via une formation continue.

Enfin, le troisième a trait à la stratégie de compétitivité. Les auteurs de la note du CAE recommandent d’aider les acteurs à promouvoir ensemble un petit nombre de labels valorisant des atouts des produits agricoles et alimentaires français. Ces atouts doivent concerner en particulier « l’excellence sanitaire française ». Ils en concluent de façon assez intéressante qu’« il faut faire en sorte que les multiples contraintes sanitaires, éthiques et réglementaires imposées par le consommateur européen se transforment en atouts commerciaux ».

Compétitivité et environnement ne sont pas incompatibles

Que doit-on penser de ces études du CAE ? Les analyses de Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean sont assez décapantes avec des constats sans appel relatifs à l’agriculture française, même s’ils reconnaissent aussi que les difficultés rencontrées par l’agriculture correspondent à ce que l’on peut retrouver dans d’autres secteurs économiques : faible taille des structures, relations défaillantes entre fournisseurs et industrie, « positionnement en gamme peu lisible à l’étranger », coûts plus élevés que la concurrence, difficultés à innover. Mais cela ne doit pas servir de prétexte pour ignorer les problèmes qu’ils soulèvent.

Il est intéressant de noter également que ces études ne s’inscrivent pas nécessairement dans les débats courants entre, d’un côté, les syndicats agricoles majoritaires et nombre d’agriculteurs, et de l’autre, les syndicats minoritaires et les associations écologistes. Les auteurs développent en effet une sorte de « troisième voie » en ne faisant pas nécessairement des contraintes réglementaires les causes des difficultés actuelles du monde agricole, mais en défendant également les exploitations géantes, du type ferme des 1 000 vaches, et le développement des biotechnologies et en expliquant que « le seul repli sur une agriculture artisanale de niches ou de proximité serait une impasse au niveau national en laissant le marché de « volume » aux importations ». Ils essaient ainsi de concilier quête de compétitivité, notamment via la diffusion de nouvelles technologies, et lutte contre la dégradation de l’environnement en expliquant par exemple que l’agriculture de précision et les très grandes exploitations sont loin d’être incompatibles avec des techniques respectueuses de l’environnement : « On associe trop systématiquement le fait d’être environnementalement vertueux à la petite taille (Ndlr : des exploitations). (…) Le lien n’est pas si direct, et il le devient de moins en moins avec les techniques d’agriculture de précision auxquelles des grosses entités fortement capitalisées peuvent accéder. » C’est également la position défendue par le think tank Renaissance numérique qui a publié en novembre dernier un rapport sur l’agriculture connectée, Les défis de l’agriculture connectée dans une société numérique : « La transformation numérique de l’agriculture marque donc l’émergence d’un nouveau paradigme, dans lequel productivité et écologie seraient réconciliées, production et distribution rapprochées, agriculteur et consommateur réunis. ». Si l’on suit Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean sur ce dernier point, on peut dire que c’est certainement une voie à explorer pour l’agriculture française dans les années à venir.

 

En savoir plus : www.cae-eco.fr/IMG/pdf/cae-note027.pdf (note du Conseil d’analyse économique « L’agriculture française à l’heure des choix ? » rédigée par Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean, n°27, décembre 2015) ; www.cae-eco.fr/IMG/pdf/cae-focus010.pdf (focus du Conseil d’analyse économique « Comment expliquer les contre-performances de l’agriculture française ? » rédigé par Jean-Christophe Bureau, Lionel Fontagné et Sébastien Jean, décembre 2015) ; www.la-fabrique.fr/uploads/telechargement/Note_IAA_LaFabrique.pdf (« De nouveaux modèles de croissance pour les industries agroalimentaires françaises », rapport rédigé par Michel Zarka et Anne Laroche publié par La Fabrique de l’industrie et la SAF agr’Idées, juin 2015) ; www.renaissancenumerique.org/images/stories/Publications/lb_agri_hd.pdf (Livre blanc de Renaissance numérique, « Les défis de l’agriculture connectée dans une société numérique. 16 propositions pour repenser la production, la distribution et la consommation alimentaires à l’ère du numérique », novembre 2015).

4 Commentaire(s)

  1. L’argument de la taille des exploitations paraît assez central et il conditionne aussi l’organisation des filières . Je pense que l’agriculture française est plutôt artisanale qu’industrielle à l’échelle des marchés mondiaux . Les auteurs du rapport préconisent essentiellement une orientation plus industrielle. C’est un choix plus économique que « socio-culturel » . Toutes les régions et tous les paysages ne permettent pas un tel choix. Ne faudrait-il pas légitimer une exception » socio-culturelle » si les moyens existent pour la soutenir ?

  2. « Le problème semble plus français que spécifiquement agricole » : non le problème agricole est spécifiquement politique….et la solution est (peut être) française…

    L’agriculture « française  » est arrivée à la fin de sa propre révolution initiée par le conseil national de la résistance (fermage) la loi d’orientation agricole d’aspiration Gaulienne de droit public et la montée en puissance d’un développement éthique inspiré par la main d’un dieu syndicaliste et coopératif « JAC quiste »; l’agriculture « européenne » dépendante dès le plan Marshall des « accords  » conçus sur le modèle anglo-saxon basé sur le profit , les lobbys et le droit privé est désormais à la solde d’un seul système « mondialisé » renforcé par un (non) droit « supranational » d’aspiration « 1984 ».

    Notre exception n’est pas « socio-culturelle » elle est avant tout politique, le « modèle » mondialisé ne menant (en l’état de non droit) qu’à la destruction physique et morale de la société humaine : pour le même prix, préférer le nuggets de poulet industriel javellisé et génétiquement modifié « made in .. » au pot au feu du quartier avant d’une limousine génétiquement AOP et de son gras persillé « bocager » en circuit court cela ne nous amènera qu’à une solution de type « soleil vert ».

    La solution du problème agricole mondial est (peut être) Française si nous avons le courage de ranimer la flamme de la révolution citoyenne..

  3. Avant de vouloir trouver une solution il faut d’abord savoir à quel modèle on veux l’appliquer!

    La ferme des 1000 vaches, c’est satan vous dira-t-on. Mais au supermarché le plus important c’est le prix!
    Faites ce que je dit pas ce que je fait!

    De deux choses l’une, soit on veux resté sur une agriculture relativement familiale et il faut payer, soit on se jette dans la mondialisation avec des complexes agro-industriels « sans âme ». Malgré les bafouillages de nos cher politocards et des pseudo-écolos vomissant l’élevage hors sol alors qu’ils vivent eux mêmes en hors sol, c’est bien vers ce dernier modèle qu’ils nous orientent pour l’instant…

  4. Article intéressant, et qui pose les bases d’un débat important.

    A la lecture des réponses, on a l’impression que la réponse la plus courante est d’aller encore plus vers notre exception culturelle et défendre le modèle actuel.

    Prenez garde à regarder vraiment les résultats du modèle objectivement –> si on ne l’améliore pas, il mourra de sa bonne mort sous les pressions multiples, y compris des consommateurs et de la défense nécessaire des ressources environnementales. Pour rappel, une fois qu’un sol est épuisé, ça produit moins et l’exposition au risque climatique augmente (plus forte variabilité des rendements, très pénalisant sur des structures actuellement peu capitalisées).

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