Le fractionnement des apports azotés permet de mieux faire coïncider les apports aux besoins de la plante, donc une meilleure valorisation.
Quand, comme c’est le cas actuellement, les prix des engrais s’emballent, il faut maximiser l’efficacité de la fertilisation azotée, par un fractionnement bien calé sur les périodes de besoin et bien faire ses calculs en termes de marge.
Raisonner la fertilisation azotée de son maïs débute par l’estimation des besoins selon la méthode du bilan prévisionnel : selon le rendement visé, le type de sol, et en prenant en compte la fourniture par le sol, à partir de l’azote résiduel et la minéralisation. Si les reliquats en sortie d’hiver dépassent les 50/60 unités, il n’y aura pas besoin d’apporter de l’azote, à part l’engrais starter, avant le stade 6 feuilles.
Du semis au stade 6/8 feuilles, le maïs n’absorbe que 2% de ses besoins totaux en azote. Puis entre le stade 6/8 feuilles et la floraison, il absorbera 85% de ses besoins. Le fractionnement des apports azotés renforce l’adéquation entre la mise à disposition de l’azote et sa cinétique d’absorption par la plante, maximisant ainsi l’efficacité des engrais. Dans la majorité des situations, le fractionnement en deux apports est l’idéal avec 50 kg d’azote au stade 3/4 feuilles et le reste entre 6 et 10 feuilles. En cas d’apport plus important ou sur des sols à fort risque de lixiviation, le fractionnement peut se faire en 3 apports : 20 à 30 kilos au semis, 30 à 40 kilos au stade 2/4 feuilles, le solde à 8/10 feuilles.
Raisonner en optimum économique
Face à la hausse du coût des engrais, il est judicieux de modifier la dose apportée en fonction du cours de l’azote et du prix du maïs pour trouver un optimum technico-économique, qui peut être différent du rendement maximal. Comme le prix du maïs n’augmente pas au même rythme que celui de l’azote, une réduction modérée, 15 à 30 unités d’azote, peut être intéressante au regard de la marge. On a, certes, un peu moins de rendement, mais cela sera largement compensé par les économies d’intrants. On passe alors d’un raisonnement en optimum technique, pour lequel on veut viser le rendement maximal, à une recherche de l’optimum technico-économique, pour maximiser la marge brute.
Pour estimer cet optimum technico-économique, Arvalis recommande de calculer le ratio du prix de vente du maïs en €/tonne sur le prix de l’azote en €/100 kg. Si le ratio est supérieur à 1,5, l’optimum technique et l’optimum technico-économique sont confondus. En revanche, si le ratio est inférieur à 1,5, pour maximiser la marge, il peut être judicieux de réduire la dose d’azote apportée. La perte de rendement sera plus que compensée par la réduction de charges. Par exemple, avec un prix du maïs à 275€/tonne et un prix de l’unité d’azote à 1,8€, il faut réduire la dose d’azote de 10 unités pour viser l’optimum technico-économique.
Source : Arvalis
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Le coup de pouce des biostimulants
S’ils ne sont pas des fertilisants, les biostimulants jouent un rôle dans la bonne croissance des plantes.
En début de cycle, des biostimulants ont un effet starter en favorisant l’enracinement. Ainsi, les plantes augmenteront leur capacité d’absorption des nutriments. Souvent, ces biostimulants contiennent des extraits d’algues, riches en équivalent auxines, qui stimulent la pousse des racines. D’autres activent la division cellulaire ou améliorent la capacité de la plante à valoriser les nutriments présents dans le sol
Lors des désherbages en post-levée, les plants de maïs subissent un stress, qui pénalise leur croissance. En effet, les molécules herbicides entrainent des risques de phytotoxicité sur les cultures. L’apport d’acides aminées aide les plantes à supporter ce stress oxydatif.
Autre période de stress qui peut pénaliser fortement le rendement, l’été occasionne fréquemment des stress hydriques et/ou thermiques. À cette période également, les biostimulants peuvent aider à préserver le rendement, soit en réduisant l’évapotranspiration par une action sur les stomates, soit en renforçant les parois cellulaires.
Cécile Julien