A la fin de la montaison, certaines parcelles de céréales révèlent des accidents dont les causes sont très variées. A cette époque avancée du cycle, il y a peu de mesures correctives envisageables. Toutefois, il est toujours utile de poser le bon diagnostic pour pouvoir, le cas échéant, ajuster la stratégie pour les prochaines campagnes. Voici un inventaire, de quelques symptômes fréquemment observés en culture les jours passés.
–stop–
Piétin-verse, rhizoctone, piétin échaudage : les symptômes provoqués par ces maladies telluriques sont désormais bien visibles. Rappelons que pour poser le diagnostic du piétin échaudage, il faut dessoucher délicatement quelques pieds à la bêche, en veillant à ne pas trop casser les racines, ôter la motte et laver à l’eau les racines afin d’observer leur état.
Ces maladies sont récurrentes dans notre région, le piétin échaudage étant de loin la plus préjudiciable. De façon inhabituelle, des situations sévèrement attaquées par le rhizoctone sont observées cette année, au point que le champignon, d’ordinaire peu impactant, sera pénalisant.
Symptômes de rhizoctone observés début mai en Loire-Atlantique, blé au stade gonflement : plusieurs taches par tige, positionnées jusqu’au 2e nœud, contours nets, blanc nacré au centre. Dans cette situation d’attaque sévère, les nécroses interrompent l’alimentation des tiges. Photo AM Bodilis – Arvalis
Concernant la jaunisse, elle est essentiellement observée sur les semis précoces, avant le 15/10 et ceci malgré la protection insecticide réalisée. Les semis précoces ont particulièrement été exposés cet automne avec la douceur de début octobre et l’effet « date de semis » est très marqué cette année.
Symptômes de JNO observés début mai en Loire-Atlantique, blé au stade gonflement, semis très précoce, parcelle ayant reçu un traitement insecticide des semences : la virose est observée en nombreux petits foyers qui convergent. Jaunissement puis rougissement en fin de montaison de la pointe des jeunes feuilles. Photo H. Lagrange – Arvalis
Passant souvent inaperçu car les attaques sont diffuses dans les parcelles, la présence d’attaques de mouches en foyers est très fréquente cette année. A ce stade avancé, le diagnostic est assez délicat : la mouche (geomyza ou autre mouche) est venue pondre sur les plantes en janvier et sa larve s’est développée en mineuse dans les pieds de céréale, provoquant la destruction du maître-brin. On observe aujourd’hui des pieds au port en étoile, sans brin central, avec un redémarrage de nombreuses petites talles, la dominance apicale exercée par le maître-brin ayant été levée. Rappelons qu’il n’y a à ce jour aucun levier agronomique et chimique pour esquiver ces dégâts qui, fort heureusement, sont la plupart du temps très discrets dans les céréales à paille.
Foyer de mouche géomyza observé mi-avril au sud de la Maine-et-Loire. Végétation éclaircie par foyers : des pieds ont disparu. Les pieds subsistants ont perdu leur maitre brin et présentent un port étoilé avec redémarrage de petites talles. Sur certains pieds en cours d’attaque, on peut observer le jaunissement pu dépérissement de la feuille du brin attaqué. Photos AM Bodilis – Arvalis
Parmi la cohorte des maladies habituelles, on note cette année une présence plus marquée de la rouille jaune sur blé tendre, et de la rhynchosporiose sur orge et triticale. Ces maladies sont bien prises en charge par les traitements fongicides lorsqu’ils sont bien positionnés.
Des taches sur le feuillage, qui ne sont pas le fait de champignons, sont également observées : réactions physiologiques aux fortes amplitudes thermiques du mois d’avril et parfois, marquage suite aux applications tardives de désherbants. Bien que spectaculaires, elles sont sans conséquence sur la production dans la majorité des cas.
Symptômes marquages physiologiques observés fin avril, suite aux amplitudes thermiques.Parcelle de blé dur, nord Vendée. Photo AM Bodilis – Arvalis
Marquages foliaire suite au désherbage de rattrapage fin mars, exprimé sous l’effet des amplitudes thermiques.
Parcelle de triticale en Loire-Atlantique. Photo H. Lagrange – Arvalis