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Sorgho, la première quinzaine de mai période de semis optimale

Le sorgho est une culture exigeante à l’implantation. La préparation du lit de semences et la qualité du semis sont essentiels pour la réussite de la culture. Des semis positionnés la première quinzaine de mai permettent de profiter de sols réchauffés.

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La graine de sorgho est de petite taille et les besoins en températures de la culture sont plus élevés que les autres cultures d’été. Il est donc nécessaire d’obtenir un contact sol-graine satisfaisant et de semer sur un sol réchauffé (la température du sol doit être supérieure à 12°C) afin d’assurer une levée rapide et régulière. De fait, la période optimale de semis se situe au cours de la première quinzaine de mai ou, au plus tôt, à partir du 20 avril dans parcelles saines se réchauffant facilement.

L’utilisation d’un semoir monograine assure une meilleure maîtrise de la densité de semis, une régularité de profondeur et de répartition des semences sur la ligne et permet la réalisation de binages. Il est possible d‘utiliser un semoir céréale performant (distribution et mise en terre) en fermant un rang sur deux ou deux rangs sur trois.

Quelle densité de semis ?

La densité de semis doit prendre en compte plusieurs facteurs. Plus une variété est précoce, plus faible est l’indice foliaire et le nombre de grains sur sa panicule. De ce fait, les variétés les plus précoces nécessitent des densités de peuplement plus élevées que des variétés plus tardives.

La densité de semis doit être adaptée également à la réserve utile du sol. En conditions séchantes, les peuplements trop élevés favorisent une forte production de biomasse, ce qui accentue les phénomènes de concurrence précoce entre les plantes et accélèrent l’épuisement de la réserve en eau. En cas de stress hydrique précoce, les difficultés d’épiaison sont accentuées ; si, au contraire, le stress hydrique intervient pendant la phase de formation et remplissage des grains, les risques de verse physiologique et de maladies de bas de tiges (macrophomina, fusariose) sont accrus. En situation irriguée ou dans les milieux à forte réserve en eau, les densités de peuplements plus élevés sont valorisées et permettent de maximiser le rendement.

Enfin, dans tous les cas il faut tenir compte du taux de perte à la levée. En bonnes conditions, il se situe autour de 20% mais il peut être plus élevé si les conditions d’implantation sont défavorables (mauvaise qualité de semis, sol froid…).

La qualité de l’implantation, avec l’objectif d’une levée rapide et régulière, va également faciliter la gestion du désherbage pour laquelle le sorgho ne dispose pour l’instant que de solutions de postlevée.

Le désherbage, une étape-clé de l’itinéraire du sorgho

Le sorgho est une culture sensible à la concurrence précoce des mauvaises herbes. La qualité de l’implantation est un premier facteur de réussite du désherbage, en permettant une levée rapide et homogène de la culture pour faciliter le positionnement optimum des herbicides et assurer un recouvrement de l’inter-rang. Une autre exigence essentielle est de semer sur un sol propre, indemne d’adventices levées (ou en cours de levée).
L’utilisation de solutions complémentaires de désherbage mécanique avec un passage de herse étrille (ou houe rotative) dans les 48 heures après le semis peut apporter une aide efficace à la maitrise des mauvaises herbes ; ce type d’intervention peut également s’avérer très utile en cas de formation d’une croute de battance suite à de forts abats d’eau avant la levée.
A ce jour, la culture ne dispose pas encore de solutions herbicides utilisables en prélevée et la stratégie reste basée sur des applications de post levée précoce au stade 3 feuilles du sorgho.


Figure 1 : recommandations de densité de semis en nombre de graines par hectare

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Jean Luc VERDIER (Arvalis – Institut du végétal)

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