pollution ville campagne

Zones de non traitement, faut-il protéger les villes de la pollution des campagnes… Ou l’inverse ?

Laurent Denise, fils d’agriculteur ayant déjà pris la plume pour les lecteurs de WikiAgri, pousse cette fois un coup de gueule sur le sujet des zones de non traitement. Voici sa prose.

Du même auteur : Les sécheresses ? Une mauvaise gestion des pluies !


Faut-il protéger les villes de la pollution des campagnes ou les campagnes de la pollution des villes ?

Effectivement il serait bon de créer un cordon de sécurité entre les villes et les campagnes, mais il faut absolument pousser le raisonnement jusqu’au bout.

Ce ne sont pas 5 ou 10 mètres mais 150 mètres minimum, on va créer une bulle sans produit chimique autour des villes. Ces surfaces seront cultivées en bio ou occupées par des prairies naturelles avec des coquelicots.

Bien entendu, il n’y aura plus de pollution dans la ville, donc plus de véhicules à moteur essence ou diesel, plus de rejets d’usines polluantes, plus de chauffage au fuel, plus de tabac (75 000 décès par an ), plus d’alcool (49 000 morts par an), plus de drogue, etc.

Bien entendu il sera interdit d’incinérer les poubelles des villes à la campagne, donc les déchets seront enfouis dans le cordon de sécurité. Les boues de stations d’épurations seront épandues aussi dans cette zone pour enrichir les sols, et les légumes bio seront arrosés avec l’eau « propre » en sortie de station. Uniquement des circuits courts internes pour ne plus être intoxiqué par les produits alimentaires provenant des campagnes.

Bien entendu, les villes devront être autonomes en eau pour ne pas subir les pollutions des campagnes, donc il faudra recycler à 100 % l’eau potable et utiliser les pluies. L’accès aux nappes phréatiques ne sera autorisé qu’en cas d’infiltration des pluies ou des eaux usées après traitement. Plus aucun rejet en rivière pour ne pas polluer les campagnes.

Bien entendu, la plus grosse consommation électrique provenant des villes, il faudra installer les centrales nucléaires en ville et aussi y garder les déchets…

Bien entendu, les villes ne produisant pas de bois, il faudra trouver une alternative.

Bien entendu, les citadins venant se ressourcer à la campagne ne devront plus prendre les avions et les voitures, mais les trains et les vélos.

Les produits chimiques n’ont pas été développés pour nourrir les campagnes, mais pour alimenter la consommation de plus en plus massive des villes… Les villes dépendent à 100 % des campagnes alors que les campagnes sont parfaitement autonomes…

Je ne suis pas pour les pesticides mais quand on veut résoudre un problème on recherche l’origine (aucun agriculteur ne fabrique de pesticide sur son exploitation), sinon ce sera encore un pansement sur une jambe de bois… 

Changez votre consommation et la production changera ! Et c’est valable pour toute l’économie…

Encore une fois on s’aperçoit que les citadins n’ont aucune conscience de l’impact négatif de leur consommation. Ce ne sont pas les campagnes qui envahissent les villes mais bien les villes qui détruisent la planète…

« On voit la paille dans l’œil de son voisin, mais pas la poutre dans le sien » (proverbe français)

Laurent Denise
Contribuable
Fils d’agriculteur
Formation et expérience professionnelles en climatologie, météorologie, hydrologie, traitement des eaux, irrigation et permaculture

 

La photo ci-dessous est issue de Adobe.

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