photo nicolas broutin 2022 yara

Yara passe au vert en produisant de l’engrais azoté décarboné.

Produire et à épandre des engrais azotés, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, jusqu’à atteindre la neutralité carbone, est tout à fait envisageable. La société Yara International ASA promeut différents leviers d’action pour atteindre cet objectif.

Dans les exploitations agricoles, le principal poste d’émission de gaz à effet de serre est la consommation d’engrais azotés et l’énergie nécessaire pour les produire. Or les plantes ont besoin d’engrais azoté pour se développer.

La société Yara international ASA restera un producteur mondial d’engrais azotés si elle parvient à produire des engrais azotés décarbonés.

L’économie circulaire fait partie des pistes envisagées pour atteindre la neutralité carbone. Yara développe une gamme de fertilisants azotés combinant engrais minéraux et notamment les biodéchets collectés auprès des ménages..

A Londres, au Royaume Uni, un projet pilote a été lancé en s’appuyant sur une filière de collecte de déchets organiques déjà en place.

Yara évalue à plusieurs millions de tonnes la production d’engrais organo-minéraux en économie circulaire. La ressource disponible en matière organique est à la fois renouvelable et inépuisable.

Le bilan carbone de cette nouvelle filière est bien plus faible que celui d’une filière conventionnelle reposant exclusivement sur la consommation de gaz. Mais Yara ambitionne la commercialisation d’engrais minéraux azotés « décarbonés ».

Engrais azoté par électrolyse

Pour y parvenir, produire de l’engrais azoté par électrolyse de l’eau en utilisant de l’énergie renouvelable est la voie royale. La méthode est connue depuis des lustres. Mais les fabricants d’engrais ont préféré l’emploi d’hydrocarbures fossiles longtemps très bon marché.

En Norvège, Yara produit déjà de l’engrais azoté décarboné issu de l’ammoniac vert produit par électrolyse de l’eau et de l’énergie hydroélectrique. La société compte exploiter le potentiel hydroélectrique du pays pour faire sa révolution verte et tendre  vers la neutralité carbone au plus vite. Dans les rivières, l’eau coule tout au long de l’année.

La société livrera les premières tonnes d’engrais azoté décarbonés au début du printemps prochain. 

L’objectif de la société est de commercialiser un tiers d’engrais décarbonés d’ici à 2030, au prix de très lourds investissements : « Entre 200 et 250 millions d’euros rien que pour les usines norvégiennes », affirme Nicolas Broutin, Président de Yara France.

Pour éviter que la production d’engrais azotés s’effondre en France – notre pays important déjà 60 % des engrais consommés – Yara France demande à l’Etat français de l’aider à travailler sur les énergies décarbonées pour lui permettre de sortir du champ des énergies fossiles.

Sources d’énergie décarnonée

Ces soutiens publics détermineront la stratégie d’investissements de Yara en France dans les années à venir. La société ne peut seule s’engager seul vers la neutralité carbone.

Sur le papier, toutes les sources d’électricité décarbonée sont envisageables pour produire de l’engrais azoté décarboné (photovoltaïque, éolien, nucléaire). Mais comme les usines doivent fonctionner 24 heures sur 24, l’électricité doit pouvoir être produite en permanence, de jour comme de nuit. Or durant les périodes sans vent, la production d’électricité d’origine éolienne est nulle. L’éolien doit donc être associé à d’autres sources de production d’électricité.

A contrario, la production d’électricité d’origine nucléaire est à la fois décarbonée et produite en permanence toute la journée. Mais les détracteurs du nucléaire estiment que la production d’électricité nucléaire n’est pas verte. Aussi, la production d’engrais azoté ne peut pas l’être non plus.

A court terme, Yara promeut la réduction de 20 % de la consommation d’engrais azoté auprès des agriculteurs en modifiant certaines pratiques. Plutôt d’employer de l’urée, les agriculteurs doivent privilégier l’utilisation d’ammonitrate. Lors de l’épandage, d’urée, 10 % du produit se volatilise.

Autre source d’économie immédiatement réalisable en épandant de l’engrais azoté: passer en mode digital afin d’apporter la bonne dose d’engrais au bon moment. Là encore, jusqu’à 10 % en moins d’engrais pourrait être épandu. Mais seuls 15 % des agriculteurs sont équipés d’un outil d’aide à la décision pour fertiliser avec précisons leurs parcelles en fonction de leurs besoins. 
 

Légende photo: Nicolas Broutin, président de Yara France

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La voie photovoltaïque

La production d’ammoniac vert par voie photovoltaïque est tout à fait envisageable. Le Moyen Orient est la région du globe la plus appropriée pour bâtir des usines de fabrication d’engrais car l’ensoleillement quasi-permanent garantit une production d’électricité stable tout au long de l’année. Mais aucun investissement n’est envisageable dans les pays qui ne sont pas stables institutionnellement.

2 Commentaire(s)

  1. L’atmosphère est composé à 80% d’azote … pourquoi dépenser de l’énergie pour synthétiser de l’azote alors que la végétation le fait toute seule en pompant du CO2 ? Le principal Gaz à Effet de Serre c’est la vapeur d’eau (60% avec un taux d’humidité de l’air à 100% source GIEC), donc si on écoute Jean-Marc Jancovici il faudrait couvrir tous les océans d’une bâche et couper tous les arbres pour éviter l’évaporation !!!! Pourtant toutes les zones tempérées sont couvertes d’eau ou de végétation ???
    L’atmosphère a deux effets indissociables et complémentaires : l’effet de serre et surtout l’effet parasol : l’effet parasol nous protège la journée (sinon la température atteindrait 150°c) et l’effet de serre nous protège la nuit (sinon la température serait à -168°c). Quand le taux de vapeur d’eau descend à 20% au dessus des continents secs , l’effet parasol diminue de 50% … l’énergie solaire qui arrive jusqu’au sol augmente de 50% et les sols « brulent ».
    L’évaporation de l’eau (ou évapotranspiration pour la végétation) évacue 60% de l’énergie solaire qui arrive jusqu’au sol : c’est la chaleur latente (entropie). Donc les sols secs et sans végétation stockent la chaleur au lieu de l’évacuer, c’est pour cela que les canicules touchent essentiellement les villes et les zone sèches. https://www.mediaterre.org/actu,20210106085019,1.html

  2. Il peut être tentant de faire cohabiter les usines de Yara en France avec sur leurs parkings salariés des ombrières photovoltaïques qui représenteraient la consomation électrique secondaires (éclairage des bureaux et des zones de production de l’ammonitrate et d’avoir un méthaniseur suffisamment puissant pour produire du gaz vert issus des divers déchets (déchets de tontes des villes voisines, déchets de tri des usines d’aliments du bétail, déchets organiques divers venant de l’agro-alimentaire, et 10% de sie agricoles (sylphie, couverture totale des jachères utilisable en méthanisation) et production intermédiaire entre deux cultures alimentaires. Le mix serait de 10% photovoltaïque, 50 à 60% méthanisation et 30 à 40% nucléaire ce qui pourrait dynamiser tout un térritoire autour des usines. Une usine moderne pourrait être construite dans le triangle Graveline, Dunkerque et Wormouth, éventuellement pas loin de la zone de construction de l’Usine Clairbout qui va transformer des pommes de terre en frites. Les eaux du process industriel ainsi que les huiles usagées pouvant servir de produits de production de méthane dans un grand digesteur partagé entre les deux usines de Clairbout et de Yara, les deux usines pouvant se servir de la chaleur fatale de la cogéneration qui fabriquera l’électricité pour les deux usines. Ce serait une bonne solution pour tous. Et avec un bassin d’emploi des engrais azotés important, les Hauts de France étant aujourd’hui la première région agricole et agro alimentaire de France et est entièrement engagée dans REV3, l’énergie décarbonée interconnéectée pour toute la production d’énergie avec deux pôles importants pour celà : le Pôle MEDEE et le CD2E.

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