Russie : vers une récolte record, entre 75 et 80 Mt
Avant la moisson, les analystes annonçaient une récolte en dessous de celle de 2016 : les surfaces ont légèrement marqué le pas (26,8 Mha contre 27 Mha l’an dernier) et le temps plus frais et humide que d’ordinaire avait d’abord fait craindre des rendements plus faibles. Mais il n’en est rien, les rendements dépassent ceux de l’an dernier. A mi-août, plus de la moitié des surfaces a été moissonnée et les pronostics grimpent. L’USDA table sur 77,5 Mt alors qu’Ikar, un spécialiste de la Russie, mise au moins sur 80 Mt !
Ukraine : léger déclin de la production en raison de la sécheresse
Malgré une surface sensiblement en hausse, la diminution de la production est confirmée pour le blé tendre en Ukraine suite à une sécheresse persistante tout au long du cycle de production. Le rendement est plus faible que celui de l’an dernier : 4,15 t/ha contre 4,28 t/ha pour 2016. Les experts du marché s’accordent à dire que la production devrait se situer aux alentours des 26,5 Mt contre 26,8 l’an passé.
Les qualités sont hétérogènes en fonction des régions. Les rendements moins élevés permettraient aux Ukrainiens d’avoir une quantité de blé meunier plus importante que d’ordinaire. D’habitude le ratio blé meunier/blé fourrager est de 50/50, il pourrait être cette campagne de 70/30.
Roumanie : moins de surfaces et moins de rendement
D’après les analystes d’UkrAgroConsult, la production roumaine de blé tendre est basse cette année par rapport à 2016/17 mais reste proche de la moyenne triennale, avec 7,7 Mt. Comme pour l’Ukraine, la Roumanie a souffert de fortes chaleurs et de manque de pluie dans le sud-est du pays.
Bulgarie : seconde année consécutive d’une production record
La Bulgarie, qui a également achevé ses moissons, a de nouveau battu un record de production, s’élevant à 5,7 Mt. Malgré une surface en baisse, les producteurs bulgares ont su augmenter leur rendement de 10 %.
Quels impacts pour le blé français ?
Avec une production globale en hausse (figure 1), tirée par la Russie, la Mer Noire sera très présente en 2017/18. Et on le voit bien déjà, sur les deux premiers mois de campagne d’exportation, les blés Mer Noire sont très présents. Sur les appels d’offre du GASC, à l’exception d’un peu de blé français et américain, tout le reste est russe, ukrainien ou roumain… Et pour cause, la pression dans la zone est à son paroxysme, il faut libérer de la place avant l’arrivée du maïs et du tournesol. Les prix s’en ressentent et perdent chaque jour des dollars. La présence de l’origine française parmi les leaders dépendra donc surtout du prix auquel elle se positionnera.
Figure 1 : évolution de la production en Mer Noire
Source : UkrAgroConsult et USDA