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Une exploitation attachée à sa culture locale

Dans le Nord-Vendée, le Gaec de la Mitonnière est l’un des 70 producteurs de mogette vendéenne label rouge. Sur le secteur, la culture représente 1000 ha de productions en sec et demi-sec. Elle est surtout l’une des fiertés locales. 

 

Sommaire

La mogette vendéenne, toute une histoire… « La mogette label rouge est plus fondante qu’un haricot standard. Elle est cultivée à partir d’une variété précise. En terme qualitatif, elle propose une belle régularité de grain et une peau fine » décrit Nicolas Danieau, l’un des deux associés du Gaec mais aussi vice-président de l’organisation de producteurs de légumes de la Cavac, la coopérative vendéenne qui commercialise 80% de la mogette vendéenne, et président de la section mogette label rouge et IGP de l’organisme Vendée Qualité. C’est peu dire qu’il en connaît un rayon sur ce haricot blanc local. Sa spécificité repose sur son terroir. Pour obtenir le label rouge, il doit être cultivé sur l’une des communes du département qui peut justifier d’un sol composé au minimum de 35% de limon et au maximum de 25% d’argile. « C’est Christophe Colomb qui a ramené le haricot d’Amérique. Quand la culture est arrivée chez nous, il s’est trouvé que le terroir permettait d’obtenir un rendement et une qualité optimale, car il n’y avait pas de grosses amplitudes thermiques sur l’année » décrit-il. Avec le changement climatique, cette vérité n’est plus tout à fait exacte et il faut maintenant de l’irrigation pour cultiver la mogette de manière optimale. « C’était une culture historique sur la ferme, mais qui avait été arrêtée il y a quelques années. Nous avons repris depuis 10 ans, lorsque nous avons installé le système d’irrigation » rapporte le producteur. 

 

Trouver le bon équilibre sur la gestion de l’eau

Si l’irrigation est nécessaire pour un bon développement de la mogette vendéenne, un trop plein d’eau peut également être fatal à la culture. « Nous apportons 120 mm en 4 à 5 passages. Il faut un apport régulier car les racines ne sont pas profondes, mais avec des quantités qui ne permettent pas le développement des maladies » indique Nicolas Danieau. Le semis à partir de la mi-mai est également une étape critique. Les haricots sont implantés dans une terre réchauffée à partir de la mi-mai à 2 cm de profondeur. « Cela permet d’avoir une levée rapide pour éviter des dégâts en cas d’orage. Lorsque la mogette sort de terre, elle peut vite se casser en cas de précipitations abondantes » assure le vendéen. Ces conditions de semis permettent aussi d’assurer une levée régulière qui garantit une maturité homogène. La récolte a lieu à partir de la fin août lorsque les grains atteignent 15 à 17% d’humidité. « Si c’est trop sec, les mogettes vont être plus dures à cuire relève-t-il. La culture est d’abord arrachée, avant d’être andainée de nuit. 3 jours à 1 semaine plus tard, la parcelle est battue à l’aide d’une moissonneuse-batteuse spécifique équipée d’un pick-up et d’un tambour ».

 

Une culture aux nombreux avantages

Au-delà de la fierté de perpétuer une production régionale, la mogette a également l’avantage d’étaler le travail au printemps puisque son semis a lieu après celui du maïs. « Il faut aussi dire ce qui est. C’est une culture rémunératrice » souligne Nicolas Danieau. Pour ne pas déstabiliser l’équilibre offre/demande, l’organisation de producteur de la Cavac ajuste les surfaces chaque année en fonction de la demande. « L’an dernier, les stocks étaient vides suite à la crise sanitaire. Nous avons augmenté les surfaces et grâce à de super rendements, nous avons pu refaire les stocks. Donc cette année, nous allons diminuer les surfaces » analyse le vendéen. 

Nicolas Danieau implante ses parcelles au semoir monograine à raison de 175 000 grains/ha. © TL
 
En savoir plus :

Une ferme à dominante céréales

Le Gaec de la Mitonnière cultive 200 ha de SAU en polyculture, dont :
– 75 ha de blé tendre, dur et semence
– 50 ha de maïs ensilage et grain
– 15 ha de mogette vendéenne
– 10 de trèfle violet semence
– 8 ha de chanvre
– Le reste est en prairie pour nourrir les 80 vaches laitières

 



Culture de mogette en Vendée – © Cavac

Auteur : Timothée Legrand

 
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