TRANSPORTS ROUTIERS: GARE AUX RADARS

Le règlement européen 167/2013/CE ne fixe plus de limite à la vitesse de circulation des tracteurs. Mais pas notre Code de la route national. Pas de coup de gomme pour un moindre coût de gomme…

 
Il se passe souvent quelque chose sur la route du permis de conduire des tracteurs agricoles. En 2015, la loi Macron assouplissait le Code de la route pour autoriser les titulaires du permis B à prendre le volant de tout véhicule et appareil agricole ou forestier dont la vitesse n’excède pas 40 km/h, tout en maintenant la dispense de tout permis pour les cotisants au régime agricole. Depuis le 1er janvier 2016, un règlement européen (167/2013/CE) redéfinit de son côté les conditions de mise sur le marché des tracteurs et véhicules agricoles remorqués, relatives à la réception européenne des véhicules ou encore à l’obligation de fournir des données de maintenance et de réparation. Autre nouveauté : ce règlement ne fixe plus de limite maximale de vitesse pour certaines catégories de véhicules, assortie bien entendu de d’exigences techniques nouvelles en matière de freinage. Traduction : un constructeur peut commercialiser sur le territoire national un tracteur roulant à 50 km/h ou 65 km/h. Sauf qu’en l’état actuel du Code de la route (article R413-12-1), « la vitesse des ensembles agricoles constitués d’un véhicule à moteur et d’un véhicule remorqué est limitée sur route à 25 km/h. Toutefois, pour ces ensembles agricoles, la vitesse limite est portée à 40 km/h si chaque véhicule constituant l’ensemble a été réceptionné pour cette vitesse et si leur largeur hors tout est inférieure ou égale à 2,55 mètres ».

Attentisme généralisé

Toute la question est de savoir si notre Code de la route national va évoluer pour permettre à des tracteurs de franchir le mur des 40 km/h. Ce n’est pas tant la réponse à cette question qui interpelle la profession que celles qui seront données aux questions subsidiaires, et qui entourent le permis, le contrôle technique (exigible au-delà de 40 km/h selon la directive 2014/45/UE), la fiscalité du carburant ou encore certaines exigences
techniques comme l’ABS, obligatoire à partie de 60 km/h. Pour l’instant, l’attentisme prévaut du côté du ministère en charge des transports, l’attentisme prévaut. C’est du
moins la perception d’Axema, l’Union des industriels de l’agroéquipement. Du côté des Chambres d’agriculture, il se trouve également que l’oon n’est pas enclin à faire bouger les lignes. « Selon nous, il est essentiel de ne pas toucher aux règles en vigueur pour la conduite des engins agricoles jusqu’à 40 km/h », souligne Philippe Van Kempen, responsable du service élevage et agroéquipements à l’APCA. « Au-delà de 40 km/h, il faut s’orienter vers une solution raisonnable qui pourrait prendre la forme d’une attestation de conduite, octroyée après une formation spécifique, dispensée dans un centre de formation propre aux tracteurs agricoles, tel que celui de Nozay en Loire-Atlantique ».

Plus vite, plus cher

L’exemple de l’Allemagne incite également à ne pas presser le pas. Chez nos voisins, la législation entourant la conduite des tracteurs est plus restrictive qu’en France puisqu’elle implique un permis spécifique et un contrôle technique tous les deux. Le gazole ne bénéficie pas non plus d’un régime fiscal spécifique, en compensation de quoi, la vitesse peut pointer à 65 km/h, ce dont un constructeur comme Fendt ne se prive pas, à la faveur de spécificités techniques telles que les freins pneumatiques et l’ABS sur les gammes les plus puissantes, le système de direction VarioActive, la possibilité d’intégrer un chronotachygraphe, autant d’atouts à faire valoir pour des applications au transport sur route. Accélérer la cadence permet certes d’améliorer la productivité des chantiers. Mais encore faut-il prendre en compte les surcoûts liés aux contraintes réglementaires. On a cité l’ABS. Sur les véhicules remorqués, la présence d’un circuit double s’impose. Or en France, le système de freinage très majoritairement répandu sur les véhicules fait le plus souvent appel à une conduite simple et il risque d’en être ainsi jusqu’au 1er janvier 2021, date à partir de laquelle le circuit double sera obligatoire. Enfin, il faut aussi compter avec l’usure des pneus, qui s’accélère avec la vitesse. En Allemagne, les agriculteurs sont revenus sagement à la vitesse de 50 km/h en lieu et place de 65 km/h.

UNE REMORQUE À FRONT TIRANT AU CATALOGUE DE MAUPU

Finis les limites en hauteur et les risques d’instabilité inhérent aux remorques basculantes, accentués sur les matériels de grande capacité. C’est précisément le cas de la toute nouvelle remorque de Maupu, qui développe une capacité de 48 m3 moyennant une longueur de 8,70 m, une largeur de 2,33 m et une hauteur de 1,70 m (ridelles de 0,65 m). Le déchargement à plat au moyen d’un front poussant animé par des vérins hydrauliques élimine tout risque de basculement. Un front tirant pour être plus précis s’agissant de la TDM 40 FRT50 de Maupu, dont le plancher est constitué de trois plateaux, donc deux coulissants. A l’avant de la remorque, le premier plateau coulissant fait corps avec le front. L’ensemble vient coulisser sous le plateau intermédiaire, avant de glisser ensemble sous le troisième élément du plancher situé à l’arrière de la remorque, laquelle finit de se vidanger par le déplacement ultime du front. Les vérins de déchargement sont animés par une pompe à piston de 136 l/mn, les autres fonctions hydrauliques étant régies par le circuit load-sensing du tracteur. La remorque est supportée par trois essieux (carré de 130) avec essieu avant releveur et doubles suiveurs forcé (AV + AR). Montée en 600/55R26.5 (Cargo Michelin), elle est dotée d’un freinage pneumatique. Parmi ces autres équipements figurent une barre hydraulique anti-encastrement, un éclairage à Led (feux de recul et feux flash), une commande intuitive sur écran couleur. Elle est homologuée pour rouler à 40 km/h.
Le déchargement à plat au moyen d’un front poussant animé par des vérins hydrauliques élimine tout risque de basculement

LES ROLLSPEED DE ROLLAND EN MODE HD

La caisse monobloc de 1,82 m distingue les modèles HD des Rollspeed standards, lesquelles parviennent à cette hauteur de caisse moyennant une rehausse de 32 cm. Rangées les rehausses en aluminium pour les transports au long cours, même s’il en reste au catalogue pour les chantiers d’ensilage, en 70 cm tout alu et montage rapide. La Rollspeed HD est constituée d’aciers HLE et de profils à double nervure pour garantir la rigidité. Elle est déclinée en trois modèles de 29 t et 32 t de Ptac, offrant deux longueurs de caisse dans cette dernière (7,80 m et 8,80 m). Outre un hublot avant à grande vision, la Rollspeed HD reprend les fondamentaux de la gamme, à commencer par le système Roll-Link, qui permet à une seule personne d’atteler une benne à deux ou trois essieux autopilotés, grâce à un système automatique de verrouillage des vérins s’opérant lorsque le chauffeur remonte en cabine et commence à opérer le déplacement du tracteur. La HD est aussi équipée de la béquille hydraulique Lift. Le pilotage de son vérin au moyen d’un distributeur hydraulique élimine les efforts induits par le maniement d’une pompe à main et réduit les montées et descentes du tracteur grâce à l’ajustement en temps réel de la hauteur de la flèche par rapport au piton d’attelage. Une fois l’attelage réalisé, le flexible peut être débranché pour réserver le distributeur à un autre usage. Parmi les autres équipements figurent la suspension hydraulique indépendante Rollfast, les essieux autopilotés avant et arrière, le boitier électronique cin fonctions pour piloter les fonctions de base (bennage, porte, flèche, suiveur, report de charge…). Elle est homologuée pour rouler à 40 km/h.
Déclinée en trois modèles de 29 t et 32 t de Ptac, la Rolland HD est caractérisée par une caisse monobloc de 1,82 m sans rehausse

 

Texte: Raphaël Lecocq

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