Comme toute intervention phytosanitaire, la lutte contre les limaces doit être raisonnée et conduite avec soin pour viser l’efficacité sans dommage collatéral.
Les bonnes pratiques agricoles sont un ensemble de règles à respecter dans l’implantation et la conduite des cultures de façon à optimiser la production agricole tout en réduisant les risques vis à vis de l’homme et de l’environnement. En ce qui concerne la lutte contre les limaces, les bonnes pratiques agricoles recommandent une gestion raisonnée des limaces dans le cadre d’une agriculture responsable.
La première est de bien analyser les risques, ici d’évaluer les populations de limaces par un piégeage, avant de se décider à traiter.
Pour vous aider à repérer les phases à risques, l’Observatoire De Sangosse est un réseau de 800 agriculteurs qui piègent (avec des pièges tapis) chaque semaine sur les périodes de sensibilité du Colza, blé, maïs, tournesol, pomme de terre et escargot en vigne. De leurs résultats ressort, une fois par semaine, des cartes avec l’intensité locale de l’activité limaces. Pour recevoir les alertes, il est possible de télécharger l’appli Ciblage ou de se connecter sur l’observatoire.
Une nouvelle grille de décisions d’application, en fonction du stade des céréales à paille et du risque estimé est disponible sur http://arvalis.info/1by. Chaque fois que c’est possible, il faut privilégier les méthodes de lutte alternatives, afin de préserver l’utilisateur, le milieu et les auxiliaires des cultures.
Quand, malgré ses bonnes pratiques agronomiques, la forte présence de limaces fait craindre d’importants dégâts sur les cultures, il n’y a pas d’autre choix que d’intervenir avec un produit phytosanitaire, des granulés contenant une matière active qui tuera les limaces.
Dès la préparation de l’épandage, il faut veiller à ce qu’il se fasse dans de bonnes conditions, quitte à le différer si de fortes pluies sont prévues. Quel que soit son type, l’épandeur doit être bien réglé afin de ne pas casser les granulés d’anti-limaces si non ils se délitent à la moindre humidité et perdent leur appétence. La trémie doit être remplie avec soin afin d’éviter de répandre des granulés au sol. Toutes ces interventions se font en portant des équipements de protection individuelle (ou EPI, soit des gants, un masque…).
L’application des molluscicides, à base de métaldéhyde comme de phosphate ferrique doit respecter une zone non traitée (ZNT) de 5 mètres minimum en bordure de tout point d’eau, même à sec. Qu’elle que soit la matière active, il ne faut pas appliquer de granulés sur les bandes enherbées et tout autre dispositif végétalisé permanent destiné à protéger la ressource en eau ou la biodiversité (dispositif herbacé et/ou arbustif comprenant par exemple des haies, fascines, etc.). La dose maximale de métaldéhyde application par hectare et par an est de 700 grammes de matière active, toutes spécialités confondues.
Métaldéhyde ou phosphate ferrique, quel que soit votre choix, la dose sera à adapter à la pression et sera appliquée en respectant les bonnes pratiques d’épandage. Plus de renseignements sur https://zerodansleau.fr/
Le respect des bonnes pratiques continue après l’épandage, en nettoyant l’épandeur loin d’un point d’eau et en élimant les emballages vides via les collectes de la filière Adivalor.
Cécile Julien Ci-dessous, épandeur de granulés anti-limaces avec son quad.