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Traçabilité, compétitivité, durabilité, trois défis pour redresser la filière Viande

Au lendemain du scandale de la viande de cheval trouvée dans des lasagnes étiquetées « pur bœuf », le groupe UDI du Sénat a demandé qu’une mission d’information parlementaire sur la filière viande soit constituée.

A l’issue de trois mois d’enquête et de près de 70 auditions, les 27 sénateurs membres de cette mission ont voté à l’unanimité les 40 propositions destinées à soutenir les élevages français et à renforcer la confiance des consommateurs. Le rapport complet peut être consulté sur le site internet du Sénat (Ndlr : lien en fin de tribune).

Même si en France, le niveau de sécurité sanitaire reste élevé, il conviendrait de renforcer les contrôles aux frontières, mais également dans les abattoirs et sur les chaines de transformation.

Un étiquetage précis du pays d’origine semble indispensable, tant sur les viandes brutes que sur les produits transformés. Par ailleurs, les sénateurs réclament que le mode d’abattage des animaux, avec ou sans étourdissement, soit indiqué sur les viandes. Faisons confiance au consommateur et donnons-lui la possibilité de faire le choix de la qualité grâce à une information précise.

Les élevages français produisent une viande de grande qualité. Il apparait pourtant que toutes les filières viandes sont aujourd’hui en difficulté, nos éleveurs vivent mal, leur travail demeure difficile et ingrat et leurs revenus sont de plus en plus faibles.

Certaines causes sont clairement identifiées. Des pays européens comme l’Allemagne pratiquent un dumping social inadmissible que le rapport sénatorial dénonce. L’Europe semble aujourd’hui privilégier une production industrielle de masse, au détriment de la qualité et de l’excellence. Face aux lobbies industriels européens, la France se doit de défendre ses agriculteurs.

En matière d’élevage, la France bénéficie d’un savoir-faire incontestable et on nous envie nos races. Il est donc de notre devoir d’œuvrer d’urgence pour sauvegarder nos élevages. Les consommateurs et les éleveurs sont les victimes d’un système que nous ne pouvons plus cautionner. L’élevage ne peut plus être la seule variable d’ajustement des prix. Il faut simplifier la vie de nos éleveurs, de même, il faut alléger les procédures et les normes, notamment les procédures d’installation des jeunes.

Depuis quelques décennies, nous avons perdu la plupart de nos emplois industriels, devons-nous également assister indifférents à la casse de notre agriculture ?

Sans l’élevage, c’est tout un pan de notre économie qui s’effondrera rapidement. Pour que les propositions présentées par le Sénat trouvent un écho favorable auprès du gouvernement, il faut à tout prix que les éleveurs se mobilisent. Seule, je ne peux pas lutter contre les lobbies industriels et financiers, j’ai absolument besoin de votre soutien pour relayer mes propositions. Ensemble mobilisons nous !

Il semble que le gouvernement n’ait pas encore pris la mesure de la situation… C’est dans l’agriculture que l’on compte le plus grand nombre de suicides, dans une certaine indifférence générale. Il est grand temps d’agir, ces 40 propositions vont dans le bon sens. Vous pouvez compter sur moi mais moi, je compte sur vous. Sans votre mobilisation et sans votre soutien, jamais nous ne gagnerons cette difficile bataille !

En savoir plus : http://www.senat.fr/rap/r12-784-1/r12-784-1.html (rapport complet de la mission viande du Sénat) ; https://wikiagri.fr/tags/goy-chavent (avant cette tribune écrite par la sénatrice Sylvie Goy-Chavent elle-même, WikiAgri a suivi ses travaux pour la mission viande du Sénat, voici l’ensemble de nos articles).

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