bl

Taxes à l’export de blé en Russie, quel impact pour les prix français ?

Le gouvernement russe a annoncé la mise en place d’une nouvelle taxe à l’exportation sur le blé pour la nouvelle campagne 2015. Il souhaite grâce à ce système maintenir des prix alimentaires de base peu chers dans un contexte de forte inflation de la monnaie. La Russie, exportateur majeur de céréales, pourrait ainsi impacter les prix à la récolte.

Au mois de février dernier, la Russie avait déjà fait parler d’elle en mettant en place une taxe particulièrement dissuasive (15 % de la valeur douanière + 7,5 € par tonnes dans un minimum de 35 € tonnes). Maintenant que la Russie fait partie de l’Organisation mondiale du commerce, elle n’est plus autorisée à bannir purement et simplement les exports et fermer ses frontières. L’objectif d’alors était de provoquer une suroffre à l’intérieur du pays de façon à faire baisser drastiquement les prix. Néanmoins, la campagne 2014 se termine maintenant avec un surplus de blé non-exporté dans les silos à l’aube de la nouvelle récolte. Ainsi c’est sans surprise qu’à l’abrogation de cette taxe, la Russie ait remporté pour partie les deux derniers appels d’offres de l’Egypte.

Afin de conserver des prix bas à l’intérieur du pays, la Russie a annoncé la mise en place d’une nouvelle taxe à partir du 1er juillet. Celle-ci est basée sur un prix minimum de 50 roubles par tonne, soit près d’un dollar la tonne. Elle devient plus importante lorsque les prix dépassent les 11 000 roubles/tonne (environ 210 $/t avec la parité actuelle) et s’élèvera à 2 750 roubles/tonne soit à peu près de 52 $/t.

Cette taxe est calculée à partir de prix en rouble afin de véritablement maitriser les prix intérieurs quelle que soit la dévaluation future des cours de la monnaie.

A l’heure actuelle, cette taxe n’aurait que peu d’effet alors que les prix sont inférieurs à 11 000 roubles/tonne. Néanmoins, elle pourrait avoir beaucoup plus d’impact sur le reste de la campagne. En effet, si la production reste importante comme prévue encore actuellement, la présence de la taxe inciterait les exportateurs à brader encore plus rapidement la récolte 2015. En revanche, en cas de flambée des prix à la suite d’un accident climatique, la taxe finirait par être dissuasive à l’export et retirerait un exportateur du marché mondial dans un contexte de production en baisse, accélérant la hausse des prix du blé.

Article Précédent
Article Suivant