–stop–
Dans les parcelles de Lorraine, ce tallage peut s’avérer particulièrement abondant. Les températures clémentes depuis le début de cycle ont favorisé l’émission régulière de nouvelles feuilles sans véritable trêve hivernale. Il n’est pas rare de comptabiliser 4 à 5 talles par plante.
Pour autant, physiologiquement, seules les talles primaires de plus de 3 feuilles au stade épi 1 cm sont réellement susceptibles de monter à épi. Les talles secondaires voire tertiaires qui ont pu se mettre en place cette année sont de fait naturellement condamnées à régresser (figure 1). L’optimum de peuplement épis ne dépassant pas 700 à 800 épis/m2.
Figure 1 : Comparaison du nombre d’épi par m2 réels à l’épiaison par rapport au nombre d’épi par m2 potentiels à épi 1 cm – Saint Hilaire en Woëvre (Meuse) – Blé tendre, 2000 à 2015
Un taux de régression des talles entre 0 et 50 %.
En maintenant artificiellement en place ces talles qui ne contribuent pas au rendement mais consomment eau et azote au détriment des talles primaires, un apport d’engrais précoce aurait donc pour conséquences :
– de réduire fortement l’efficacité des engrais apportés au tallage en favorisant l’absorption d’azote par des organes non productifs,
– d’augmenter fortement les risques de verse en augmentant inutilement le nombre de tiges et en favorisant l’allongement des entre-nœuds,
– de favoriser les maladies aussi bien foliaires (rouilles, oïdium) que du pied (piétin échaudage, piétin verse).
Mieux vaut laisser faire la nature, qui régule le futur peuplement épis par une saine concurrence permettant d’éliminer les talles les plus faibles.
L’amorce de la montaison reste le stade repère pour correctement alimenter les blés en azote. Même plus précoce cette année, il ne devrait pas apparaître avant la mi-mars.
Attention de ne pas confondre le redressement visuel de certaines parcelles qui est lié à une compétition des talles pour la lumière et l’approche du stade épi 1 cm où l’épi décolle dans la tige.