Les semis de prairies (associations, multi-espèces ou dérobées) sont généralement réalisés le plus tôt possible à partir de mi-août pour bénéficier du retour des pluies et des jours longs d’août et septembre. Cette année, la sécheresse prolongée nécessite de décaler les dates de semis sur mi-septembre ou début octobre. Quelles sont les possibilités dans les conditions actuelles ?
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A partir de septembre, l’implantation de légumineuse devient délicate. Le manque de lumière, dû à la durée du jour, met en péril l’implantation des prairies composées de légumineuses. Globalement, il faut avoir semé des légumineuses au plus tard le 30 septembre. Pour des semis réalisés à partir d’octobre, il est préférable de semer des graminées en pure, puis de réaliser un sursemis de légumineuses au printemps suivant. Le choix des espèces en graminées fourragères se fera en fonction de l’utilisation de la prairie, de la durée prévue, et bien sûr, du type de sol, et du climat.
Il est également important de connaître la souplesse d’exploitation, qui correspond au délai entre le départ en végétation et le début épiaison, et détermine la facilité d’utilisation d’une espèce et d’une variété.
Tableau 1 : Souplesse d’exploitation des variétés en fonction de leur précocité
Dès que les conditions climatiques le permettent (sol suffisamment réchauffé, hausse des températures), un sursemis des légumineuses au printemps peut être envisagé sur une période qui s’étale entre début mars et début avril, en fonction du risque de gel tardif (souvent négligeable dans le grand ouest). L’allongement de la durée du jour à cette période sera favorable à leur bonne implantation. Attention, plus on sème tard au printemps, plus les légumineuses peuvent être exposées aux risques de sécheresse précoce, qui pénalise le développement des jeunes plantules.
Dans ce contexte, la concurrence avec la graminée peut-être importante : il sera donc nécessaire de privilégier les espèces et les variétés de légumineuses les plus agressives et à installation rapide : le trèfle blanc pour les surfaces destinées à la pâture ou à vocation mixte, le trèfle violet pour les surfaces destinées à la fauche. De même, tout apport d’azote sera à exclure sur cette première année.
La dose de semis préconisée pour le sursemis est proche de celle d’un re-semis en sol nu : elle varie de 3 à 5 kg /ha pour le trèfle blanc et de 5 à 8 kg/ha pour le trèfle violet.
Plusieurs types de semoirs peuvent être utilisés : semoir à céréales classique avec descentes repoussées, semoir spécifique de sursemis… Dans tous les cas, il est impératif de respecter une profondeur de semis ne dépassant pas un centimètre du fait de la petite taille des graines de légumineuses et donc, de leur faibles réserves nutritionnelles.
Une des clés du succès est de rappuyer juste après le semis pour favoriser le contact terre/graine. Cette opération peut être réalisée à l’aide d’un rouleau de type « cultipacker », « crosskillette » ou, mieux encore, par le passage d’animaux avec un fort niveau de chargement instantané (10 à 20 a/UGB).
Pour en savoir plus, cette vidéo :