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Plusieurs avantages de la bande double densité (BDD) ont été démontrés dans la région :
• + 3,1 q/ha,
• + 0,5 % de protéines,
• + 10 % d’augmentation de l’efficacité de l’azote,
• réduction des risques de verse,
• réduction de pollution des eaux par le nitrate.
L’efficacité d’un apport d’azote est d’autant plus grande que la vitesse de croissance de la plante à ce moment est élevée. De plus, l’azote non utilisé dans les 20-25 jours après le premier apport n’est plus disponible pour la culture (organisation par la biomasse microbienne, perte par voie gazeuse ou lixiviation). Les conditions hivernales présentent donc des risques de mauvaise valorisation du premier apport qu’il est facile de contourner grâce à la méthode de la BDD.
(Source : « Méthode visuelle simple pour déclencher le premier apport d’azote sur blé » – 40 essais en Poitou-Charentes – AgroTransfert, Inra, Arvalis et Chambres d’Agriculture Poitou-Charentes.)
La bande double densité : un indicateur visuel pour déclencher ou non le premier apport
Le principe de la BDD est de doubler la densité de semis sur une bande de 20 à 30 m de long et d’une largeur de 3 à 6 m lors du semis du blé. Au sein de cette bande, le nombre de plantes obtenu étant doublé, la consommation d’azote est plus importante et plus précoce que le reste de la parcelle. L’évolution de la B.D.D. est observée à partir de fin janvier. Sa décoloration jaune traduit une carence plus précoce que sur le reste du champ et permet d’anticiper l’apport sans aucun préjudice pour le rendement.
Un moyen simple pour obtenir la BDD est de ressemer en travers ou en diagonale. Ce semis dans un autre sens facilite le repérage pour une observation hebdomadaire. Il est conseillé de relever le tasse-avant ou l’outil de travail du sol combiné au semoir. Doubler la densité en ouvrant la distribution du semoir est un mauvais choix car le nombre de plantes obtenu n’est pas réellement le double et surtout la concurrence pour la lumière limite la biomasse, qui devient trop proche de celle de la parcelle. Enfin, choisir une zone représentative et accessible du champ en évitant fourrières, zones tassées, andains de paille, zones avec adventices…
Il n’est pas nécessaire de faire une BDD dans chaque parcelle mais plutôt de sélectionner des « parcelles types », représentatives d’un groupe de parcelles de même conduite (date de semis…), précédent, type de sol, apport de matière organique…
Apporter l’azote quand la BDD change de couleur et adapter la dose au stade
A partir de la dernière semaine de janvier, observer la BDD une fois par semaine si le temps n’est pas poussant et deux fois par semaine par temps poussant (Tmin > 0°C, Tmax > 6-8°C).
En sortie hiver lorsque cette zone se décolore, on dispose d’environ une semaine pour réaliser l’apport quelle que soit la forme retenue. Si le déclenchement intervient courant tallage, apporter 40 kg N/ha maximum. Il est aussi possible que dans certaines situations aucune décoloration ne soit observée pendant la phase de tallage (reliquats importants…) : l’apport est donc supprimé et sera reporté au stade épi 1 cm (ou encadrement de ce stade). Dans ce cas, ne pas dépasser le stade épi 1 cm pour effectuer le premier apport.
Dans le cas d’un apport au tallage, le deuxième apport sera réalisé environ 25 jours après le premier (c’est-à-dire 200°C jours après). Cette durée sera plus faible en cas d’encadrement de l’apport épi 1 cm et la dose apportée sera adaptée.
Semis en travers de la BDD : un moyen simple de mise en place et d’observation.