L’Inra a remis le 1er décembre au gouvernement un rapport sur le glyphosate, qui souligne les « changements profonds » imposés par la sortie prévue de cet herbicide.
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Le rapport identifie différentes alternatives techniques pour remplacer le glyphosate : la destruction physique par le désherbage mécanique et le travail superficiel du sol ; le labour ; l’évitement partiel comme le recours au gel hivernal des cultures intermédiaires ; la culture sous mulchs vivants ; l’utilisation ciblées d’autres herbicides homologués.
Mais des « freins majeurs » sont signalés qui concernent l’impact économique et le temps de travail, les évolutions du parc matériel, de la motorisation et des automatismes, les modalités d’installation des cultures pérennes. « La réflexion sur la transition vers la sortie du glyphosate doit donc se faire sur une échelle de temps qui prend en compte la mise en œuvre de ces techniques alternatives. »
L’Inra souligne que, dans certains cas, il reste des impasses. Aucune alternative efficace n’existe pour l’agriculture de conservation des sols. Des « situations de difficulté » sont identifiées en cas d’arrêt du glyphosate. Exemple, les cultures pour des marchés spécifiques avec fortes contraintes techniques comme la production de semences, avec un risque de présence de fragments issus d’adventices toxiques.
L’adaptation à un arrêt du glyphosate implique des « changements profonds », souligne le rapport. Et de préconiser une conduite intraparcellaire pour « cibler l’intervention chimique ou mécanique là où elle est essentielle ». L’Inra conseille d’aller vers l’agriculture de précision afin de « rendre compte des états du milieu propices aux interventions chimiques ou mécaniques pour garantir leur efficacité ». Une robotisation plus poussée est souhaitable, selon le rapport. Il s’agit par ailleurs de mettre au point une gamme élargie d’espèces et couverts végétaux d’interculture faciles à gérer, ce qui « peut nécessiter de revoir la réglementation sur les cultures intermédiaires autour de l’usage de l’irrigation pour installation et d’une petite dose de fertilisation », indique l’Inra. Autres pistes : une extension de la conduite sarclée ; un élargissement de la gamme d’outils de désherbage mécanique pour une meilleure efficacité à moindre coût et un assouplissement de la réglementation pour faciliter son usage en période d’interculture.