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Se diversifier pendant la saison creuse

C’est un concours de circonstance qui a permis à l’ETA Cadeau de débuter l’épandage de compost dans les vergers en 2006. Aujourd’hui cette activité représente une part importante du chiffre d’affaire hivernale.

La SARL Cadeau Daniel, du nom de son dirigeant, se situe sur la commune de Loire-Authion, à l’Est d’Angers dans le Maine- et-Loire. Lorsque le père de l’entrepreneur rachète l’entreprise de son patron en 1984, il travaille uniquement avec des saisonniers. L’acquisition d’un tractopelle pour développer une activité l’hiver permet d’embaucher un salarié permanent. « J’ai   rejoint mon père en 2002. Comme le TP ne m’intéressait pas, nous avons arrêté ces prestations dès 2004 » se souvient Daniel Cadeau. Il lui faut alors trouver une nouvelle activité pour combler la saison froide. « En 2005, une coopérative d’arboriculteurs et venu me démarcher pour que je fasse l’épandage du compost dans les vergers car un autre entrepreneur voulait arrêter. Ils avaient déjà l’épandeur, il fallait juste acheter un tracteur de verger et j’avais déjà le chargeur » témoigne-t-il. Il décide donc de se lancer et le succès est au rendez-vous. L’activité verger se diversifie même avec l’épandage de chaux. « J’ai investi dans un épandeur spécifique et ça m’a permit d’embaucher un permanent supplémentaire » se souvient-il. Un deuxième machine pour le compost vient ensuite rejoindre le parc, ce qui permet aujourd’hui à l’ETA Cadeau de compter cinq salariés permanents dont deux apprentis, en plus des saisonniers. Au total, ce sont 500 heures d’épandage qui sont facturées chaque année.

Lisser l’activité sur l’année

« Nous rencontrons une vraie diff iculté sur l ’embauche de saisonniers l ’été. L’idéal est vraiment d’avoir le maximum de salariés permanents. L’épandage dans les vergers m’a permis de trouver du boulot pour la période du 1er janvier au 30 mars pour garder les gars toute l’année » sou- ligne-t-il. La période s’étend même de plus en plus en décembre voir novembre du fait d’une conversion en bio importante des vergers. Ces nouvelles pratiques néces- sitent que l’engrais ai le temps de se minéraliser avant le printemps. L’activité hivernale est complétée par l’épan- dage en grande culture avec deux épandeurs Rolland et une activité d’entretien des fossés et bas-côtés en contrat avec quatre communes. 

L’épandeur à chaux pour verger a été racheté d’occasion.
 

S’adapter aux aléas climatiques

Si l’ETA Cadeau réalise 25 % de ses 600 000 € de chiffre d’affaire sur l’épandage, 40 % de l’activité est liée à la récolte. L’entreprise réalise 1000 ha de battage de blé, orge et colza durant l’été à l’aide de trois mois- sonneuses-batteuses Claas. Mais cette année, Daniel Cadeau prévoit une baisse d’activité de 200 à 300ha du fait des problèmes d’implantations. « Ce sont des surfaces que je récolterais quand même, mais en culture de printemps. En maïs, je fais 350 ha habituellement mais il y en aura sans doute plus cette année » indique-t-il. Entre la récolte du blé et du maïs, il travaille avec un entrepreneur normand et fait monter deux machines au-dessus la Seine pour poursuivre la récolte là-bas.

L’autre vecteur de développement de l’entreprise, c’est le pressage de la paille. Historiquement il y avait deux round-ballers Kuhn pour presser 8 000 bottes/an. Mais plus récemment, ils ont été rejoints par deux big-bal- lers Krone qui réalisent 10 000 bottes/an. « C’est un concours de circonstance. Il y a trois ans, j’ai un client qui a décidé de ne pas réinvestir et de sous-traiter ses 2000 bottes » rapporte Daniel Cadeau. Dans la même période, il explique qu’une cuma à proximité a décidé de sous-traiter la partie bottelage au moment du renouvel- lement de matériel. La structure ne comptait plus que deux éleveurs est l’un voulait de la botte carré et l’autre de la botte ronde.

Texte et photos : Timothée Legrand

 

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