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Russie, les surfaces de maïs devraient atteindre un niveau historique

Les récentes estimations du ministère de l’Agriculture russe font état d’une hausse de la superficie de maïs pour 2016 de 7,1 %, pour atteindre 3 millions d’hectares, soit une hausse de 300 % depuis 2010. Quelles sont les principales raisons de cet engouement ?

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Un rendement maïs supérieur au rendement blé

Les coûts de production du maïs, certes plus élevés que ceux du blé sont largement compensés par des rendements de l’ordre de 4,7 t/ha cette année contre 2,3 t/ha en blé (figure 1).

Figure 1 : évolution des rendements en blé et en maïs (en t/ha) en Russie
* estimations
Source : UkrAgroConsult

Hausse des utilisations animales

L’augmentation des cheptels bovins et volailles en Russie a conduit naturellement les agriculteurs à accroître leur production de maïs domestique. De plus, il faut noter que ces cheptels sont en progression dans les régions-clés de production du maïs, i.e. le district fédéral du sud, le district fédéral du centre, le Caucase Nord et la Volga.

La demande internationale se renforce

Sur les cinq dernières campagnes, les chargements portuaires de maïs ont fortement progressé. On note cette année une hausse de 68 % par rapport à l’an dernier (figure 2). L’Union Européenne, la Corée (Nord et sud) et la Libye ont été particulièrement intéressé par les maïs russes depuis le début de cette campagne.

Figure 2 : exportations mensuelles russes de maïs en 2014/15 et 2015/16 (octobre 2015 – février 2016)
Source : douanes russes

Bonne compétitivité du maïs sur le marché international

Vendue 1 dollar la tonne de moins que le maïs ukrainien et 1,5 dollar la tonne de moins que le maïs roumain, l’origine russe s’avère très compétitive sur le marché export.

Les exportations de maïs ne sont pas soumises aux taxes à l’export

Les producteurs russes de maïs ne connaîtront pas les mêmes contraintes que pour leur production de blé : les exportations russes de maïs ne font pas l’objet de taxes à l’export, ce qui représente un avantage de taille puisque les agriculteurs ne subiront pas de pertes financières liées à l’écoulement difficile de leur production.

Maïs Vs blé de printemps

L’ensemble de ces avantages plaide pour une continuité de la hausse des emblavements en maïs pour la récolte 2016 au détriment des blés de printemps. Toutefois, rappelons que cette année, les blés d’hiver en Russie sont estimés en hausse de 857 000 ha (+6,4 %), ce qui devrait largement compenser la perte des surfaces en blé de printemps (tableau 1). Au final la surface tous blé (printemps + hiver) en Russie devrait passer de 26,9 Mha à 27,4 Mha.

Tableau 1 : estimations des semis de printemps et d’hiver par le ministère de l’Agriculture russe

Aurélie Jarlegant (France Export Céréales)

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