Forte hausse des semis d’hiver en 2014.
La superficie ensemencée en cultures d’hiver pour la récolte 2015 en Russie a dépassé le niveau de l’an dernier de 13 %, mais la sécheresse persistante dans les principales régions de production a entravé la levée des cultures et gêné son développement.
Le ministère de l’Agriculture russe a déclaré une superficie totale en cultures d’hiver de 16,4 Mha (sans compter la Crimée), contre 14,7 Mha l’an dernier et 15,8 Mha l’année précédente.
La région centrale enregistre la plus forte augmentation par rapport à l’année dernière. Mais rappelons que cette région avait été très impactée par de fortes précipitations au cours de la campagne de semis 2013. Dans la région sud de la Russie (première région productrice de blé du pays), la superficie ensemencée a augmenté de 6 % et de 5 % dans le district de la Volga. Le district Caucase du Nord n’enregistre pas de variation par rapport à la campagne précédente.
Figure 1 : Russie, superficies des cultures d’hiver par grandes régions de production, à la mi-novembre 2014
Sources : France Export Céréales, ministry of agriculture of Russia, USDA
Une sécheresse persistante après les semis
La météo au moment des semis (début septembre à mi-novembre) faisait état d’un temps généralement sec permettant une campagne d’ensemencement rapide. Mais la sécheresse a persisté après les semis et a fortement compromis la levée des cultures d’hiver dans les grandes régions de production.
Dans les districts du centre et du sud de la Volga, la sécheresse s’est installée courant septembre et s’est intensifiée en octobre pour se poursuivre jusqu’en novembre. Dans les régions du centre et du sud de la Russie (principales régions productrices de blé d’hiver), les températures relevées depuis le 10 décembre étaient majoritairement supérieures à la normale (figure 2) alors que les précipitations étaient inférieures à la normale (figure 3). Il faut néanmoins préciser qu’un automne sec en Russie n’exclut pas des rendements élevés. Les cultures peuvent s’améliorer si les conditions climatiques du printemps le permettent.
Figure 2 : Russie, température moyenne au cours de ces 180 derniers jours (se terminant le 15 avril 2015) en Russie (°c)
Source : World Ag Weather
Figure 3 : Russie, précipitations observée au cours de ces 180 derniers jours (se terminant le 15 avril 2015) en Russie (mm)
Source : World Ag Weather
Un hiver sans caractère exceptionnel
Dans une année normale, environ 5 à 10 % des cultures d’hiver russes ne parviennent pas à survivre jusqu’au printemps, en raison soit de la sécheresse automnale, soit du gel hivernal. Les pertes ont été exceptionnellement faibles sur la récolte 2014, à seulement 2,4 %. Cette année, courant janvier, les températures minimales ont approché les -30 degrés Celsius dans de nombreuses régions où sont cultivés les blés d’hiver en Russie. Les dommages aux cultures d’hiver étaient probablement minimes, sans doute grâce à la bonne couverture neigeuse et la courte durée de l’épisode de froid. Néanmoins, les pertes totales liées au winterkill pour la récolte 2015 ne seront pas déterminées avant la reprise complète de la végétation qui est actuellement en cours et jusqu’à fin avril.
La reprise de la végétation se fait souvent dans le sec
Dans la région des Terres noires (Centre-Tchernozem), la neige et les récentes pluies ont fourni 25 à 30 mm d’eau, ce qui est bénéfique aux cultures. Néanmoins, dans la partie Est de l’Oblast de Koursk, le sol reste sec. La végétation doit être entièrement re-ensemencée dans la moitié sud de la région.
Parcelle de blé d’hiver dans la partie Est de l’Oblast de Koursk, prise le 5 avril 2015 (source : IKAR).