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Russie, des semis de printemps délicats mais terminés

Le 25 juin dernier, les agriculteurs russes avaient terminé les semis de printemps sur environ 52 millions d’hectares, contre 51,4 en 2014. Et pourtant, cela n’a pas été simple cette année en raison d’une météo capricieuse dans le pays. Retour sur la campagne de semis à l’aube de la moisson 2015.

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La campagne d’ensemencement au printemps s’est réalisée dans des conditions météorologiques plutôt difficiles en Russie. Les fortes précipitations et les quelques épisodes neigeux dans certains oblasts ont entravé les travaux agricoles et ont occasionné des retards de 2 à 3 semaines dans les semis selon les régions.


Figure 1 : grandes zones de production de blé en Russie

Source : USDA

Tour de Russie

Au Sud

La plupart des parcelles situées au sud du pays ont commencé à être ensemencées au cours de la deuxième décade de mars. Certains agriculteurs n’auraient même semés que fin mars – début avril en raison de températures froides enregistrées en mars ainsi que de fortes pluies. Les maïs n’auraient été semé qu’au cours de la deuxième voire troisième décade d’avril 2015.

En raison de précipitations incessantes, les agriculteurs ont dû réaliser les semis en plusieurs étapes.

Les cultures de printemps semé le plus tôt ont germé pour la quasi-totalité de la surface ensemencée. Les conditions de cultures début juin étaient bonnes pour 60 à 80 % des semis et satisfaisant pour 40 à 20 % d’entre eux.

Dans les Terres Noires

Dans la région des Terres Noires, la campagne de semis des cultures de printemps a également été réalisée avec une grande amplitude de temps. Ainsi, dans les oblasts de Belgorod et de Voronej, les semis ont débuté à la mi-mars tandis que d’autres ont commencé au cours de la première quinzaine d’avril. Pendant la campagne de semis, les conditions météorologiques ont été très variables avec certaines chutes de pluie et de neige fondues au début des semis puis un manque d’eau à la mi-avril dans de nombreux oblasts russes comme Orel ou Kursk. Les semis ont germé pour la quasi-totalité des surfaces et 40 à 60 % sont en bon état contre 60 à 40 % en état satisfaisant. Les agriculteurs des oblasts d’Orel et de Tambov ont manqué d’eau en juin et cela a pu impacter négativement les cultures.

Au Centre

Dans les régions centrales, les conditions météorologiques étaient également très changeantes. Le début de la campagne d’ensemencement a débuté début avril voire début mai pour certaines régions. Les conditions météorologiques ont non seulement retardé les semis mais ont également nui à la germination des cultures de printemps. En raison des faibles températures, la germination s’est réalisée assez tardivement cette année.

Dans le même temps, dans les régions où il n’a pas plu pendant les semis, la situation était inversée. Les agriculteurs ont rapporté que la teneur en humidité du sol était faible et que les pluies auraient été nécessaires. Par exemple, dans la deuxième décade de juin, les producteurs ont indiqué que la germination des cultures de printemps est apparue pour 90 % des superficies, et elles étaient souvent dans un état satisfaisant. Seules 5 à 10 % des superficies de cultures de printemps ont été perdues.

Dans la Volga

Les campagnes de semis des cultures d’hiver et de printemps étaient essentiellement similaires pour les agriculteurs de la région de la Volga. En début de campagne, la teneur en humidité du sol était souvent insuffisante du fait d’un automne sec suivit d’un hiver avec peu de neige. Dans certains oblasts de la région, les précipitations survenues début avril ont empêché la réalisation des semis. Ces derniers ont débuté après la mi-avril. Cette situation était toutefois avantageuse pour les semis qui ont pu bénéficier d’une bonne humidité du sol, paramètre nécessaire pour le processus de germination. Par la suite, la teneur en eau accumulée au cours de la période de semis s’est rapidement évaporée en raison de la montée des températures. Beaucoup d’agriculteurs ont signalé que, dans un certain nombre de oblasts, les conditions météorologiques étaient particulièrement sèches affectant par de là les cultures de printemps. Les cultures auraient germé pour 80 à 100 % des surfaces mais les estimations sur l’état des plantes différaient énormément en fonction des oblasts. La majorité des estimations indiquent que 50 % des semis sont en bon état, 30 % en état satisfaisant, et près de 20 % en mauvais état.

En Oural

En Oural, les agriculteurs ont commencé à ensemencer début avril. Dans la plupart des cas, ils ont indiqué que la campagne de semis s’était déroulée dans des conditions plutôt optimales à l’exception des oblasts d’Orenbourg, de Kurgan et de Sverdlovsk dont le manque d’humidité a été signalé.

En Sibérie occidentale, les semis ont commencé fin mai avec des conditions météo plutôt favorables. Cependant, à quelques jours de la récolte, certains agriculteurs s’accordent sur le fait que les pluies seraient nécessaires.

Globalement, pour les semis semés précocement, 58 % sont en bon état, 35 % en état satisfaisant et 7 % en mauvais état. Pour les semis semés tardivement en Russie, 64 % sont en bon état, 30 % en état satisfaisant et 6 % en mauvais état (figure 2).


Figure 2 : conditions de cultures pour les semis semés précocement (gauche) et tardivement (droite)

Source : APK-Inform Agency, Agrimarket Weekly, No.25, June 2, 2015


Tableau 1 : avancée des semis de printemps en Russie au 25 juin 2015

Source : IKAR, Russian weekly Grain report, June 26.06, 2015

Aurélie JARLEGANT (France Export Céréales)

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