robot de traite

Robotisation et outils de précision ne doivent pas déshumaniser les conduites de l’élevage

Les robots de traites et des outils de précision rendent le travail des éleveurs plus efficace et moins pénible. Ils informent en temps et en heure de l’état de santé de l’animal. Mais les contacts directs des animaux avec les producteurs sont aussi, pour les animaux, des éléments de bien-être à ne pas négliger.

Dorloter ses animaux n’est pas une perte de temps. Un agneau orphelin placé en allaitement artificiel sera moins stressé s’il est caressé par l’éleveur de moutons que s’il est seul à boire à la tétine.

« Passer un minimum de temps avec ses animaux est tout sauf du temps perdu », affirme Xavier Boivin, biologiste et éthologue à l’Institut national de recherche agronomique (Inra). Il a présenté au salon international de l’agriculture, sur le stand de l’Inra, ses travaux de recherche d’éthologie, la science qui analyse le comportement des animaux.

Certains animaux sont plus aptes à construire des relations avec les hommes que d’autres.

« Or l’établissement d’une bonne relation avec les animaux peut être considéré comme un facteur de performance. Le temps est le nerf, non pas de la guerre, mais de la paix et du bien-être animal », affirme Xavier Boivin.

Les chercheurs de l’Inra étudient depuis de très nombreuses années la relation homme-animal dans le domaine de l’élevage avec une approche multidisciplinaire. Elle évolue en fonction de la taille des troupeaux et de l’équipement des élevages.

L’élevage de précision et les technologies disponibles fournissent indirectement des informations sur le bien-être animal et l’état de santé des bêtes. Le système cowview et ses capteurs posés sur les vaches d’un troupeau permettent de suivre par GPS les mouvements des vaches et d’identifier la période de chaleur ou encore les premiers symptômes de maladies. Une hyperactivité observée dans une stabulation précède souvent l’apparition de signes cliniques de mammites.

L’observation des animaux repose aussi sur l’utilisation différentielle  des objets mis à leur disposition. Dotée de capteurs, une brosse sera différemment utilisée par l’animal selon son état de santé. Une pierre à sel sera davantage consommée si une vache est au bord de l’acidose.

Selon l’inra, l’utilisation d’outils connectés doit avant tout fournir des informations supplémentaires à celles que l’éleveur obtiendrait en observant par lui-même son troupeau. La robotisation et les nouvelles technologies de communication ne doivent pas déshumaniser les conduites de l’élevage. « L’outil connecté doit rester outil et pas une fin en soi », défend Xavier Bouvin.

Le temps de travail gagné par un robot de traite doit être en partie être utilisé pour passer du temps avec son troupeau. Les informations collectées par un robot de traite ne remplaceront jamais des contacts directs avec les animaux. Les animaux ne doivent pas oublier qui est l’éleveur !

L’éthologie est un des thèmes de recherche présentés sur le stand de l’Inra au salon international de l’agriculture clos le 3 mars dernier. Comme celui-ci se déroule durant la période des vacances scolaires, une attention particulière est portée auprès des élèves du primaire et des étudiants pour exciter leur curiosité et susciter de nouvelles vocations de chercheurs en leur montrant quelques aspects de « La vie secrète des plantes et des animaux », le thème du stand construit au Sia cette année. « L’animal, partenaire de l’éleveur », était un des thèmes de recherche présentés.


Notre illustration montrant un robot de traite est une copie d’écran de la vidéo Le robot de traite, comment ça marche ?

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