Le pic de vol de la première génération de pyrale est passé dans les zones de plaine. Les larves sont actives et les premiers dégâts sont observés. Il faut maintenant attendre l’émergence du deuxième pic de vol dans les zones précoces pour intervenir.
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La pyrale Ostrinia nubilanis et la sésamie Sesamia nonagrioides sont deux papillons qui pondent sur le maïs en début de l’été. Les larves (photo 3) issue de l’œuf se déplace sur la plante (stade baladeur) et creusent des galeries qui fragilisent la plante et perturbent son fonctionnement. Elles s’installent ensuite dans les épis, au niveau des grains ou du pédoncule.
Photos 1 et 2 : papillons de pyrales (à gauche) et de sésamie (à droite)
Photos 3 et 4 : larve de pyrales (à gauche) et de sésamie (à droite)
En Rhône-Alpes, dans les zones de plaine, les larves se nymphosent et donnent naissance à une deuxième génération de papillons, plus nombreux et susceptibles d’être nuisibles pour les cultures (figure 1).
Figure 1 : cycle des papillons
Une femelle pyrale peut pondre jusqu’à 100 œufs et une sésamie, jusqu’à 300 œufs. Le développement de ces ravageurs peut donc être extrêmement rapide. Les dégâts occasionnés sont de plusieurs natures : perte de rendement par défaut d’alimentation de la plante (et notamment par la baisse du poids de mille grains), perte de valeur alimentaire pour les fourrages, perte de rendement par casse de tige ou de pédoncule, risque d’installation des fusarium sur les grains, et donc risque de production de mycotoxines.
En maïs grain, la perte est estimée à 7 % du rendement par larve ou galerie par plante.
En maïs fourrage, la nuisibilité peut être significative. Les premiers essais font ressortir une perte de rendement de 0,7 t MS/ha en moyenne dans des parcelles ayant entre 10 et 50 % de plantes avec un symptôme de présence de pyrale avant la récolte (5 essais Arvalis en Bretagne 2015-2017).
La campagne 2017 s’est caractérisée par une forte pression pyrale.
Le ravageur est également très présent cette année. Le pic de vol de la première génération est passé dans les zones de plaine. Les larves sont maintenant protégées à l’intérieur des plantes. Il faut maintenant attendre l’émergence de la deuxième génération pour envisager des interventions.
La sésamie est également présente, de manière plus localisée.
Deux méthodes de lutte directe sont envisageables.
Les trichogrammes parasitent les jeunes pontes de pyrales. Dès lors que le deuxième vol débute, les papillons commencent à pondre sur les cultures. Il faut donc faire coïncider la pose des trichogrammes avec ces observations.
Ils visent les jeunes larves qui se baladent sur le feuillage. Il faut donc chercher à viser le moment où elles sont les plus nombreuses, c’est-à-dire au moment du pic de vol des papillons.
Dans la plupart des cas, les stratégies de lutte sont terminées après la première génération. Pour les autres, le suivi des BSV est nécessaire pour positionner ses interventions.
Dans les secteurs à risque, la lutte se raisonnera dès la récolte 2018. Le rebroyage des cannes et des bases de plantes le plus bas possible juste après la récolte et l’enfouissement des résidus sont les premières mesures à mettre en place. Ces pratiques prophylactiques permettent de diminuer significativement la population de larves à l’entrée de l’hiver. Elles sont nécessaires dans toutes les régions où la pyrale est présente, pour freiner son développement.