Septoriose sur variétés sensibles
Le niveau d’inoculum en sortie hiver est relativement important, comme souvent dans notre région. Mais c’est ensuite le climat courant montaison qui va permettre ou non à la maladie de se développer dans les étages foliaires supérieurs. Le principal facteur de contamination est la pluviométrie ; les températures jouent sur la vitesse d’apparition des symptômes.
La pluviométrie enregistrée depuis la mi-mars au début de la montaison est un paramètre important à prendre en compte dans la décision d’intervenir dès 2 nœuds (figure 1).
Figure 1 : pluviométrie du 15 mars au 6 avril 2015
Sur variétés sensibles, la pression maladie peut être déjà forte. Pour les semis précoces, une intervention est conseillée d’autant que le potentiel de rendement est actuellement prometteur. Pour les semis plus tardifs, à partir de mi-novembre, la première intervention peut être décalée à dernière feuille.
Dans le cas de variétés tolérantes ou moins sensibles, le risque est plus faible, d’autant que le temps est actuellement sec. L’intervention devrait se situer à dernière feuille.
Un traitement est préconisé à 2 nœuds si plus de 20 % des troisièmes feuilles présentent des symptômes en variétés sensibles et si plus de 50 % des troisièmes feuilles présentent des symptômes en variétés peu sensibles.
Quels produits contre la septoriose ?
Les triazoles sont la base de la lutte à utiliser plutôt en association. En complément, le chlorothalonil ou le prochloraze amènent de l’efficacité. Le chlorothalonil est aussi un plus dans la gestion des résistances.
Figure 2 : propositions de produits pour des interventions à 2 nœuds contre la septoriose
Elles ne sont pas exhaustives.
Attention, sauf autorisation, les produits à base d’époxiconazole ne peuvent plus être mélangés depuis le 1er janvier 2015, suite à une nouvelle classification.
A l’heure actuelle, seul le mélange Osiris Win (ou Korema) + Pyros EW est autorisé en extemporané avec le ratio autorisé (soit la dose maximale de Osiris Win 1,5 l/ha + Pyros EW 0,75 l/ha).
Rouille brune : attention aux variétés sensibles
La rouille brune est présente dans la région sur les variétés les plus sensibles : Bologna, Galibier. Des symptômes sont aussi observés sur Ascott.
Si des pustules sont observées sur les trois dernières feuilles, un traitement est conseillé. En cas de risque rouille brune, prévoir l’ajout d’une strobilurine dans le programme fongicide, positionnée idéalement à dernière feuille.
Oïdium : surveiller le triticale
Le triticale est l’espèce la plus à risque avec des variétés qui peuvent être très sensibles, comme par exemple Tribeca. Des symptômes peuvent être observés sur tiges et feuilles basses. Pour le blé, le risque est plus particulièrement lié à des biomasses importantes. Les contextes à forte hygrométrie sont favorables (fonds de vallée, brouillard fréquent…).
Pour les variétés sensibles, un traitement se justifie dès que 20 % des plantes sont atteintes sur F3, F2 ou F1 (50 % pour les variétés tolérantes). Dans ce cas, inclure une matière active spécifique telle que cyflufenamid (Nissodium), proquinazid (Talendo) ou encore spiroxamine, métrafénone, fenpropimorphe…
Premiers cas de rouille jaune
Il n’y pas eu de signalement de cas importants dans la région et la pression rouille jaune ne sera pas celle de 2014 pendant laquelle les premiers symptômes avaient été observés dès mi-février pour se développer jusqu’à la fin de cycle.
Cependant, la surveillance reste de mise. Sur triticale, un foyer de rouille jaune a été observé à Bergerac sur un essai variétés. Il a débuté fin de la première décade de mars sur trois variétés (Kaulos, Tradiro, Tantris) puis s’est étendu à d’autres variétés. Des cas sont aussi signalés en Poitou-Charentes en proximité du nord de la Dordogne.
Des premiers cas sur blé sont signalés dans le Gers depuis début avril sur variétés sensibles (Quality, Tiepolo). On surveillera régulièrement les blés les plus sensibles tels que Sollario, Quality, Galibier et Tiepolo pour les blés tendres ou Miradoux en blé dur.
Traitement préconisé dès l’apparition des premières pustules
L’efficacité des fongicides est bonne à condition d’intervenir rapidement et d’assurer un relais fongicide au bout de 3 semaines si les conditions restent favorables.
Les matières actives efficaces contre la rouille jaune sont les triazoles et les strobilurines ; les triazoles permettant également de lutter contre la septoriose. Ci-dessous un classement non exhaustif des produits par rapport à leur efficacité rouille jaune. Dans le contexte de l’année (risque rouille brune), il est préférable de conserver la strobilurine pour le traitement dernière feuille. De même, les produits à base de sdhi ne sont pas mentionnés puisqu’ils n’apportent pas de gain sur rouille jaune et sont mieux valorisés sur des positionnements plus tardifs.
Figure 3 : classement des solutions fongicides selon leur efficacité sur rouille jaune
Quelle stratégie de lutte ?
Figure 4 : stratégies de lutte préconisées selon la sensibilité variétale
Baromètre Maladies du blé : estimez le risque sur votre parcelle
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