huile de palme

Retour des taxes à l’exportation sur l’huile de palme en Malaisie

Suivre le cours de l’huile de palme renseigne sur l’ensemble des oléagineux. Zoom sur la Malaisie, deuxième pays producteur d’huile de palme.

Les cours de l’huile de palme influent sur les prix du complexe oléagineux, dont le colza européen. Ces prix sont volatils et sont donc observés par les opérateurs. La chute du pétrole sur les niveaux de 42 $ le baril à New-York influait sur les prix de l’huile de palme. Néanmoins, c’est l’annonce cette semaine du retour des taxes à l’exportation de l’huile de palme en Malaisie qui a pesé sur les prix cette semaine, entraînant ceux-ci sur un niveau bas, comme le montre le grapheen fin de texte.  

La Malaisie est le deuxième pays producteur d’huile de palme derrière l’Indonésie, et représente environ un tiers de la production mondiale avec 20 Mt de production nationale annuelle. Les exportations du pays représentent environ 86 %  de la consommation avec 17,7 Mt d’exports prévus cette année par l’USDA.

Les taxes à l’export sont modifiables tous les mois, et sont utilisées par le gouvernement pour réguler en partie les prix. Néanmoins, elles pénalisent la compétitivité de la Malaisie face à son principal concurrent qu’est l’Indonésie.

En septembre dernier, face à la baisse du niveau d’exportations en Malaisie, le gouvernement avait annulé toute taxe afin de faire repartir la demande internationale. Les inondations de cet hiver dans le pays avaient laissé craindre pour les niveaux de production relançant les prix et la demande. Avec une légère amélioration des stocks de fin, les prix semblaient pouvoir remonter. Aussi, le gouvernement a annoncé cette semaine son intention de remettre des taxes à l’exportation sur l’huile de palme, à partir du mois d’avril 2015 à hauteur de 4,5 %.

Néanmoins, les opérateurs ont vivement réagi et les prix ont immédiatement baissé sur l’ensemble des échéances. En effet, l’arrêt des taxes en septembre n’a pas suffi pour rendre l’huile de palme pleinement compétitive face aux autres huiles. D’un côté, les utilisations de palme à destination des filières de biocarburants sont pénalisées par les prix bas du baril de pétrole. Tandis que de l’autre, l’huile de palme est concurrencée par l’huile de soja peu chère au vu des niveaux de production particulièrement élevés cette année tant aux Etats-Unis qu’en Amérique du Sud.

Aussi, ce système de taxes n’est pas suffisant et ne semble pas fonctionner actuellement dans la mesure où les exports en mars s’affichent en baisse d’environ 5 % sur le début du mois par rapport au mois de février 2015.

Cependant, le retour des taxes permet l’entrée de devises nécessaires au fonctionnement économique du pays, tandis qu’il favorise la consommation locale de palme.

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