Une gestion raisonnée des cannes de maïs sitôt la récolte terminée présente de nombreux avantages agronomiques, sanitaires et environnementaux. Un broyage fin des résidus suivi de leur incorporation superficielle dans le sol sont des pratiques recommandées.
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– Piéger les nitrates : aussi efficace que les cultures intermédiaires pièges à nitrate
L’incorporation superficielle des résidus de récolte dans les premiers centimètres du sol est aussi intéressante pour piéger les nitrates à l’automne (20 à 30 kg N) qu’une culture intermédiaire semée au-delà du 20 octobre. Son efficacité contre l’érosion (dans les zones concernées) est comparable.
– Diminuer la pression parasitaire : un outil de la lutte intégrée
Le broyage des cannes de maïs associé à un passage de disques permet de détruire les chenilles de pyrales et de sésamies qui se trouvent dans les tiges. Exposées au froid hivernal, aux prédateurs et parasites, les populations de larves sont naturellement détruites. Un broyage seul a une efficacité de 50 à 70 %. Elle dépasse 70 % après un passage de cover crop.
– Protéger la qualité sanitaire : une mesure de prévention
Les résidus de culture peuvent porter des champignons (fusarioses ou helminthosporioses). Leur décomposition dans le sol avant la mise en place de la culture suivante réduit la pression parasitaire, en monoculture comme pour les rotations maïs – blé.
– Favoriser la décomposition des résidus : un moyen d’améliorer la structure du sol
La décomposition et l’humification des cannes de maïs facilitent les opérations de travail du sol qui suivent. Elles libèrent du carbone qui devient plus rapidement utilisable pour l’activité biologique des micro-organismes. La fertilité organique et la stabilité structurale du sol s’en trouvent améliorées.
Idée fausse
Le brûlage des pailles n’apporte aucun des avantages attendus. Il ne détruit partiellement que les parties les plus tendres et les moins lignifiées.
Broyer finement les résidus pour faciliter le labour. Un semis sans labour est possible mais la présence de débris végétaux en surface suppose une protection phytosanitaire renforcée de la céréale qui suit.
Broyer les tiges le plus rapidement possible après la récolte. La solution du broyage sous les becs cueilleurs de la moissonneuse batteuse est séduisante. Toutefois, elle n’assure généralement pas un broyage suffisamment fin pour détruire correctement pyrales et sésamies. Un broyage fin dans la foulée après la récolte est préférable. Il sera d’autant plus efficace au plan agronomique, sanitaire et environnemental que les résidus seront incorporés en surface rapidement par le passage d’un outil à disques. Ensuite, un labour sera toujours préférable aux techniques sans labour qui laissent des pailles en surface, source potentielle de contamination des cultures suivantes.
8 à 10 tonnes de cannes de maïs retournent au sol après la récolte. Elles contribuent au maintien de sa fertilité en restituant 1600 à 2000 kg de matière organique alors que la minéralisation du sol en transforme environ 1500 kg par an.
Les résidus de récolte ont un rapport C/N (carbone/azote) élevé, voisin de 50. Lors de leur décomposition, ils vont donc fournir suffisamment de carbone soluble aux micro-organismes qui l’utiliseront pour leur croissance en réorganisant les nitrates présents dans le sol.
Les tiges et feuilles de maïs restituent un tiers du phosphore et cinq sixièmes de la potasse prélevés par la culture. Une grande partie des oligo-éléments est également restituée.
Gestion des résidus de récolte du maïs grain : avantages du broyage fin