La rénovation des prairies temporaires ou permanentes est un sujet de toute première importance. Dans certaines régions, y compris les régions réputées pour la qualité de leurs prairies, les rendements en herbe ont tendance à décroître ces dernières années sans que les aléas climatiques puissent être à eux-seuls tenus pour responsables. Parfois ce sont des défauts dans la structure du sol ou dans la portance qui inciteront l’agriculteur à vouloir rénover sa prairie. D’autres fois encore, l’agriculteur souhaite modifier le profil de sa prairie en lien avec des changements dans son système d’exploitation.
Lorsque le besoin de rénovation se fait sentir, en premier lieu il convient d’analyser les causes de la mauvaise orientation du couvert. Le diagnostic prairial couplé si possible à l’analyse d’un profil de sol constitue un bon outil d’aide à la décision. Dans de nombreuses situations, des changements de pratique ciblés suffiront à restaurer le couvert. C’est le cas notamment des prairies qui contiennent encore 30 % d’espèces dites favorables selon le Gnis (groupement national interprofessionnel des semences et des plants).
Lorsque la prairie est peu endommagée, et que son déclin résulte d’un manque d’investissement, des améliorations sont à attendre d’un meilleur entretien. La gestion ciblée, de la fertilisation, de l’assimilation des bousats dans le sol, des refus, du pâturage, des fauches, permettent souvent des gains significatifs rapides. Le fait d’éclaircir la prairie apporte des gains significatifs à la seule condition d’y associer un sursemis selon une étude d’Arvalis (2007 à 2011). (étude complète à télécharger sur le site de l’AFPF).
Lorsque la prairie n’a plus le capital de variétés pour pouvoir se régénérer d’elle-même, un sursemis ou un ressemis peut être envisagé. Le sursemis offre l’avantage de ne pas stopper la production de la prairie et il est reconnu comme technique efficace de restauration notamment par le Gnis. Pour réaliser un sursemis, il est conseillé d’intervenir tôt au printemps et sur un couvert aéré avec 10 % minimum de sol nu pour profiter d’une moindre concurrence du couvert en place. On procède par des désherbages sélectifs à l’automne ou par des passages de herse à dents fixes, de herse étrille ou de herse scarificatrice. Le sursemis de fin d’été est aussi possible, mais souvent plus aléatoire car les nombres de jours de pluies ne sont pas assurés sur ces périodes et que l’arrivée du froid peut freiner l’installation des légumineuses. Sur sol meuble, le sursemis peut être réalisé à la volée puis légèrement enterré et rappuyé à l’aide de rouleaux spéciaux. Le sursemis peut être effectué également en semis direct sur les sols plus durs. Pour une meilleure chance d’implantation, le choix des variétés de sursemis sera effectué parmi les espèces les plus agressives.
Le ressemis est une autre alternative à la rénovation qui consiste à détruire et à remplacer le couvert. Avec les restrictions annoncées sur l’utilisation du glyphosate, cette technique se complexifie et nécessite bien souvent la mise en œuvre de moyens mécaniques plus ou moins profonds comme la charrue, la charrue déchaumeuse, les déchaumeurs scalpeurs… L’implantation se fait ensuite comme pour une implantation classique en veillant à une bonne décomposition du couvert.
« Au Gaec de Stivan dans l’Ain, nous avons beaucoup de prairies permanentes qui sont fauchées pour la ration des génisses (foin + mélasse) et qui ne bénéficient pas de l’enrichissement par les bouses lié au pâturage, explique Régis Duchampt l’un des associé chargé du système fourrager. Nous constatons ces dernières années que le potentiel des prairies diminue fortement. Ces prairies finissent par nous coûter cher car même si l’entretien est faible, l’exploitation représente un coût qu’il est de plus en plus difficile d’amortir sur la quantité et sur la qualité du foin récolté. Récolter une tonne de fourrage à l’hectare ou en récolter cinq tonnes c’est à peu près le même travail qui doit être fourni ». Par ailleurs fort de l’expérience acquise en prairies temporaires de luzerne (lien vers article séchage en grange), le Gaec a bon espoir pour retrouver de la valeur en adoptant une conduite plus technique de ces prairies. « Chez nous cela passera notamment par une valorisation du digestat comme fertilisant, souligne Régis. Nous allons prochainement mettre en route un méthaniseur sur la ferme. Celui-ci sera également couplé à moyen terme à un séchoir qui nous permettra d’améliorer la valeur du foin produit et qui nous incitera encore plus à être technique dans la gestion de nos prairies. Si les apports de digestat se révèlent insuffisants pour cela, il n’est pas exclu que nous envisagions une rénovation des prairies au cas par cas ».
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