La Russie a focalisé l’attention des marchés du blé, de l’orge et du maïs cette semaine. Des rumeurs ont en effet circulé sur le fait que le gouvernement russe enlèverait la taxe à l’export sur le blé russe pour en instaurer une nouvelle sur le maïs et l’orge.
En janvier 2015, le gouvernement russe a instauré une taxe à l’export sur le blé. En effet, la chute du rouble était alors importante avec un plus bas à 70 roubles pour 1 dollar début février 2015. Cette taxe a été instituée pour dissuader les agriculteurs russes de vendre leurs blés sur les marchés mondiaux, qui leur auraient permis de profiter de prix en dollars plus importants. L’objectif était aussi de diminuer les prix alimentaires observés sur le marché domestique. Initialement fixée à un équivalent de 35 €/t, la taxe est ensuite devenue flottante, à partir de mai 2015. En effet, la poursuite de l’effondrement du rouble au cours de l’année 2015 dans le sillage du pétrole rendait le premier système trop dissuasif. La Russie a alors imposé une taxe symbolique de 10 roubles par tonne lorsque le prix du blé est inférieur à 13 000 roubles. Au-delà de ce seuil, la taxe augmente progressivement pour éviter une plus forte progression des prix.
Cette semaine, au vu du fort taux d’inflation s’élevant à 17 % aujourd’hui ainsi que pour éviter une sortie de devises supplémentaires avec un rouble faible, la Russie a semblé hésiter entre durcir ces conditions d’export ou annuler la taxe. La première solution limiterait les exports et favoriserait les éleveurs, acheteurs d’aliments, en abaissant les prix intérieurs tandis que la deuxième permettrait de maintenir une entrée de devises en accélérant les exports.
Cependant, en cette fin de semaine, aucune de ses rumeurs n’est confirmée mais la volatilité a été importante cette semaine sur les cours des céréales suivant les déclarations contradictoires. Dans un contexte où les fondamentaux sont lourds, cela montre bien comment les effets d’annonces peuvent manipuler aisément un marché à l’affût de tous potentiels signaux haussiers.
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